Les EDEN de l'académie de Nancy-Metz ont rencontré Mme la Rectrice le 4 octobre dernier : compte rendu
Les représentants EDEN présents : Isabelle Orsi, Jean-Michel Bergé, Benoît Vrignon
Etaient présents aux côtés de la Rectrice : le Secrétaire général d’académie (François BOHN), le SGA (Francis GIREAUDAU), la DAET (Anne-Marie MESSE)
- Formation professionnelle initiale et apprentissage :
- enquête de l’OCDE de juin 2018 ; les élèves les plus fragiles sont exposés aux enseignants les moins qualifiés du système selon l’enquête. Les Lycées professionnels sont ceux qui accueillent le plus de contractuels (10% en LP, 3,6% en lycée). C’est une modalité de recrutement qui permet à des professionnelles d’accéder au métier d’enseignant (modalité de recrutement). Mais cela revient aussi à placer des personnels précaires auprès des élèves les plus fragiles.
- manque d’attractivité du concours PLP/loi Sauvadet/concours réservé pour les contractuels/possibilité pour les Chefs d’établissement de stabiliser des contractuels qui adhèrent au projet d’établissement et qui ont les compétences correspondantes au poste occupé. Missions du poste de RH de proximité créée dans le 54 (expérimentation).
Réponse : les annonces vont dans le sens d’un plus grand recours au contrat. Pas de précarité. Les personnels sont recrutés au niveau Master et sont donc qualifiés. L’académie compte 300 professeurs contractuels CDIsés. L’académie fait des efforts de formation continue pour ces personnels et continuera. Pas d’annonce de dispositif fonction publique prévu pour remplacer le dispositif Sauvadet.
Madame la rectrice est favorable à une plus grande stabilité des enseignants contractuels si demande du chef d’établissement pour consolider une équipe. De même les chefs d’établissement (notamment en LP) peuvent recourir au profilage de poste si une équipe est fragilisée. Contacter dans cette optique la RH de proximité (Mme CHALEIX) dans le 54 ou le service RH (pour les autres départements). Engagement de Madame la Rectrice de transmettre une information sur la RH de proximité. Engagement tenu.
Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, modifications prévues :
- les branches professionnels se voient confier la compétence décisionnelle d’ouverture et de fermeture des formations par apprentissage
- la compétence de l’orientation/information glisse à la région – fermeture des CIO
- le taux de passage 3eme / 2nde n’est plus un indicateur prioritaire pour les collèges.
- création de familles de métiers
Points abordés :
Pour cette rentrée, écart entre vœux d’orientation et décision d’orientation en LGT. Progression des vœux voies pro = +5,6%
- origine sociale des élèves
- diminution de l’enseignement LV en LP et accès à l’enseignement sup
- familles de métiers = réseau d’éts (déplacement des élèves ?)
- apprentissage dans tous les LP ?. Instance-supra branches- régulation. A qui les collègues Chef d’établissement s’adressent pour la formation par apprentissage (branches-évolution du statut de l’EPLE ou CFA académique ?)
- mixage des publics.
- Intégrer les effectifs d’apprentis dans les DHG.
- territoires fragiles économiquement / question de la formation professionnelle de proximité pour ces territoires
- financement (taxe d’apprentissage)
- possibilité d’expérimentation état région pour 3 ans. Quelle place pour les CIO ?
Réponse : l’origine sociale des élèves qui ont renoncé à leur vœu en LGT (écart entre vœu et décision d’orientation) n’est pas connue. Ce point intéresse la Rectrice et fera l’objet d’un suivi. Pour l’enseignement des langues, précision : le projet de grille Bac pro présenté après le 4 octobre en CSE, rééquilibre la répartition des heures en faveur des langues (baisse de l’AP). Le ministère a donc tenu compte des remarques du Sgen-Cfdt sur l’accès à l’enseignement supérieur des Bac Pro si diminution trop importante de l’horaire en langue.
La DAET précise lors de l’audience qu’en terminale bac pro les horaires d’AP doivent être utilisées pour répondre au projet de l’élève (insertion ou poursuite d’étude). Les LV peuvent être sollicités à cette fin dans le cadre des heures d’AP. Il s’agit d’une politique d’établissement et de choix à réaliser en interne.
Pour les familles de métier la mise en cohérence sur le territoire est déjà bien engagée. Il pourra y avoir déplacement d’élève en fonction de la spécialisation choisie à l’issue de la 2nde mais cela est peu probable dans la mesure où les élèves de la voie professionnelle sont peu mobiles.
Pour l’apprentissage : le type d’apprentissage voulu par le Ministère est plutôt celui du mixage de public. Une somme sera versée à l’établissement pour chaque apprenti accueilli. Le montant dépendra de la formation ou il s’agira d’une moyenne. Le mécanisme n’est pas encore fixé. On ne sait pas encore si une UFA sera créée dans chaque EPLE accueillant des formations professionnelles ou si le statut de l’EPLE évoluera pour intégrer le A d’apprentissage.
Pour l’ouverture des formations par apprentissage, on ne sait pas encore à qui s’adresseront les chefs d’établissement : aux branches ?
Les apprentis ne seront pas comptabilisés pour le calcul de la DHG puisqu’une somme sera versée. En revanche pour les LP situés dans des territoires fragiles, il sera tenu compte de ces effectifs en cas de mixage de public pour maintenir des formations et éviter des effets de seuil de quelques unités. Une péréquation sera mise en place. Il s’agit bien d’une politique académique.
Pour les CIO, la région Grand’Est n’a pas montré d’intérêt et n’a pas sollicité de possibilité d’expérimentation de mise à disposition de personnels par l’état pendant 3 ans (possibilité prévue par la loi).
2) Réforme du Lycée et Parcoursup
Initialement reportée la date de l’audience faisait suite à la venue du ministre et du DGESCO à Nancy. Madame la rectrice s’est donc référé aux propos du ministre.
Pour Parcoursup une évolution du calendrier est prévue pour que le processus d’orientation prenne fin en juillet.
Le travail avec l’Université sera engagé pour que les étudiants qui intègrent l’enseignement supérieur avec un « oui si » bénéficie d’un accompagnement.
3) formation continue des enseignants et Place de l’ESPE dans la formation continue/recherche en Education
Enquête SGEN auprès des stagiaires : 56% des enseignants stagiaires estiment ne pas être suffisamment formé.
Enquête TALIS : 40% des enseignants français se sentent insuffisamment préparés pour le volet pédagogique du métier (2013)
Enquête OCDE juin 2018 : selon les chefs d’établissement français, un tiers des lycéens de 15 ans sont exposés à des enseignants qui ne sont pas assez bien préparés pour faire cours.
On distingue 3 dynamiques communes pour les politiques de formation dans les pays performants :
- une période obligatoire et étendue d’expérience pratique pendant la formation initiale
- formation continue adaptée aux besoins des enseignants
- mécanismes d’évaluation connectés à la formation continue
L’ESPE ne répond qu’au 1er critère.
Réponse : la question de l’implication de l’ESPE de Lorraine dans la formation continue des enseignants a été posée par Madame la Rectrice au directeur de l’ESPE. Pour l’instant, il n’y a pas d’intention de l’ESPE lorraine de s’engager dans la formation continue. Motif : l’ESPE ne disposerait pas des ressources humaines nécessaires.
Pour la recherche en éducation qui peut être un levier d’évolution des pratiques, il existe plusieurs dispositifs dans l’académie en lien principalement avec le numérique : Profan, e-fran… ou le dispositif Léa en lien avec l’Ifé.
Focus / notre différence par rapport aux autres syndicats
Cette situation ne peut qu’être génératrice de tensions dans les classes et les établissements et pèsent sur les conditions de travail des personnels d’encadrement, des enseignants et des élèves. D’où nos revendications sur la formation initiale des enseignants et pour une formation continue en académie fondée sur les besoins des établissements qui pourraient être assurée par l’ESPE.
Les innovations pédagogiques et une recherche en éducation qui expérimente dans les établissements pour rapprocher praticiens et chercheurs sont aussi des enjeux forts d’évolution des pratiques, de formation et développement professionnel continue.
4) Bilan de la cellule d’appui aux cadres :
15 personnels d’encadrement de tous corps ont eu recours au dispositif depuis son lancement pour des motifs variés : relationnelles, matérielles…
Mme la Rectrice et Monsieur le Secrétaire général insiste sur la confidentialité du dispositif et le respect de l’anonymat.