Compte rendu du GT Corps d’inspection du 3 juin

Le groupe de travail consacré à l’aspect catégoriel du statut des inspecteurs s'est tenu, le 3 juin, à la direction générale des ressources humaines du Ministère de l'Education nationale.

logo sgen lorraineCette réunion était présidée par la cheffe des services de l’encadrement, adjointe au directeur général des ressources humaines, Valérie Le GLEUT.

Le Sgen-CFDT était représenté par Christophe HUGUEL et Gaëtan DUPREY.

Lors des déclarations préalables, le  Sgen-CFDT a rappelé   son attachement  à ce  que le travail engagé permettent de parvenir à une plus grande fluidité du déroulé de carrières des inspecteurs conjuguée à une revalorisation des grilles indiciaires. La prise en compte de la problématique indemnitaire mérite également l’ouverture d’un groupe de travail pour parvenir à une plus grande attractivité du métier et une juste reconnaissance des missions accomplies. Le Sgen CFDT a rappelé à la DGRH la nécessité de revoir ce régime indemnitaire pour les inspecteurs exerçant dans des secteurs en éducation prioritaire notamment.

Le constat

L’objectif de la réunion était d’établir un constat sur les blocages occasionnés dans le déroulement de carrières des IEN et des IA IPR.

Les grilles des 2 corps sont différentes : la grille des IEN est plus longue que celle des IA-IPR.

Pour les corps vivier, 62% de la population des IEN ont pour origine les PE. A l’origine, les IEN étaient des ex-instituteurs ce qui explique la longueur de la carrière. Depuis l’arrivée des PE, le schéma est différent puisque 38% des IEN sont entre le 8ème et 10ème échelon à cause du reclassement. Cette tendance s’accentue puisque 92% des stagiaires des 3 dernières années sont reclassés au moins au 7ème échelon. Du coup, pour ces collègues, un « bouchon » se crée.

Pour les IA-IPR, 77% ont pour origine les agrégés. Le constat est à peu près le même. 42% de l’effectif est au 6ème ou 7ème échelon.

68% des stagiaires sont reclassés au moins au 6ème échelon.

Du coup, un bouchon se constitue et bien entendu se déplace au gré des promotions de grade :

De 2016 à 2019, l’ancienneté moyenne des promouvables et des promus a augmenté chez les IA-IPR.

De 6 à 6,2 pour les promouvables et de 6,5 à 7,3 pour les promus.

Pour les IEN c’est de 7,5 à 7,3 pour les promouvables et de 8,1 à 8,5 pour les promus.

Pour les échelons spéciaux, les IA-IPR ont vu une diminution de l’ancienneté des promus : de 9,1 à 8,2 et de 10,9 à 9,2 pour les promouvables. Attention cependant car les 2 viviers sont mélangés alors qu’il faudrait distinguer les 2.

Pour les IEN, même constat : de 5,6 à 5,1 pour les promouvables et de 6,4 à 6,2 pour les promus. Et là aussi, même constat pour les 2 viviers.

Les inspecteurs ont un ressenti très négatif du ralentissement de leur évolution  indiciaire à  l’entrée dans le corps. Ainsi, par exemple, les IEN attendent en moyenne 8,5 ans avant d’intégrer la hors classe. Les IA-IPR font part de la faible attractivité de la fonction par rapport aux Prag. L’accès aux échelons spéciaux mérite un développement plus important.

Les propositions de la DGRH

Pour les IEN

La DGRH propose des évolutions pour les deux grades : classe normale et hors classe.

  • Pour la classe normale, la création d’un échelon supplémentaire, le 11ème échelon, permettrait de parvenir à un indice brut de 1027 et majoré de 830 avec un effet immédiat dans le déroulé de carrière plus linéaire pour les collègues bloqués à la classe normale.
  • Concernant la hors classe, la création d’un échelon supplémentaire, le 9ème échelon en Hors-échelle B (972/1013/1067 INM), qui devient l’échelon d’appel pour l’échelon spécial et désormais accessible en linéaire.
  • L’indice de l’échelon spécial passe de la Hors échelle B à la Hors échelle Bbis (1067 / 1095 / 1124 INM) via un taux de promotion de 20 % et donc un alignement avec l’échelon spécial des IPR-IA

Pour les IA-IPR

La DGRH propose des évolutions pour les deux grades : classe normale et hors classe.

  • Pour fluidifier la classe normale, une augmentation du taux de promotion. A défaut, l‘échelon d’appel pour la Hors classe serait le 5ème échelon avec une ancienneté exigée de 5 ans.
  • Suppression de l’échelon spécial pour permettre une accession en linéaire à l’ancienneté  au 3èe échelon Hors échelle Bbis. Cette évolution substantielle favorise un passage plus rapide à HE B bis

Le point de vue du Sgen – CFDT

Les organisations syndicales présentes ont unanimement salué ces avancées significatives qui restent cependant en deçà des attentes formulées. La prise en compte par le Ministère de la charge de travail des inspecteurs est à souligner.

Le Sgen-CFDT souhaite que le régime indemnitaire fasse également l’objet d’un groupe de travail dès la rentrée prochaine. La revalorisation des carrières doit se faire au niveau indemnitaire et indiciaire. Il y a eu accord de la DGRH pour un GT de ce type mais dans un second temps , après le travail sur l’indiciaire.

Le calendrier annoncé pour la mise en œuvre de ces mesures ne satisfait aucune organisation syndicale. Une publication du décret en fin d’année 2020 entraînerait une application en 2021, ce qui n’est pas envisageable au regard des attentes des collègues et du retard pris dans cette revalorisation. Un courrier commun aux fédérations représentées au CT sera adressé au Ministre pour lui rappeler son engagement à mettre en oeuvre cette revalorisation dès le début de l’année 2020.