Pas de ligne claire pour le bac et le lycée

Communiqué de presse n° 24 du 14 février 2018

Le projet présenté par le ministre  propose une réforme qui manque de cohérence en   détaillant  des procédures plutôt qu’une vision claire de ce que devrait être le bac et lycée du XXIème siècle :

–  le projet fait le choix de supprimer les séries dans la voie générale, mais, en même temps, maintient celles de la voie technologique et ne traite pas de la voie professionnelle. Il n’y aura donc pas d’amélioration de la mixité sociale au lycée,

 – avec des épreuves ponctuelles ou des partiels très cadrés nationalement, le risque est réel d’aggraver la logique de bachotage. D’autre part, le poids même limité des bulletins dans le contrôle continu va créer de la confusion entre les temps  d’apprentissages sereins et de certification du bac,

– le projet du lycée ouvre des possibilités de choix aux élèves sans cependant s’inscrire dans une logique progressive de construction de parcours, ni permettre de véritable droit à l’erreur. L’accompagnement de ce parcours, pourtant un point fort du rapport Mathiot, est fragilisé par son éclatement entre soutien et aide à l’orientation. 

Il reste donc de nombreuses inconnues, le ministre doit maintenant organiser un dialogue social avec les représentants du personnel :

– sur les effets de cette réforme sur les conditions d’enseignement (répartition des services, groupes à effectifs réduits, impact sur les postes…)

 – sur la redéfinition des programmes qui doivent se décliner en référentiels pour l’oral et être articulés avec les attendus du post-bac,

– sur les moyens à garantir et la prise en compte de la situation des lycées défavorisés,

– sur les capacités d’engagement du ministère et du gouvernement pour améliorer la reconnaissance de l’engagement des personnels.

L’évolution du lycée qui était indissociable de l’évolution du Bac passe à côté de la nécessité de positionner le lycée dans la continuité du socle du collège et dans la préparation à  l’enseignement supérieur en cohérence avec le plan étudiant.

Communiqué de presse n° 24