Déclaration liminaire au CSAMEN du 13 décembre 2024

Un CSAMEN qui se tient dans un contexte d'incertitude budgétaire majeure et qui impacte tous les personnels.

Notre déclaration liminaire au CSAMEN du 13 décembre 2024

Après la censure du gouvernement, notre pays se trouve dans un contexte budgétaire qui crée une incertitude majeure pour toutes et tous.

Des contraintes budgétaires inédites qui mettent à mal tous nos métiers

Pour les personnels de l’Éducation nationale, cela fait beaucoup pour 2024 : après l’épisode des HSE, IMP et parts de pacte disparues brutalement puis rétablies fin avril début mai, après les frais de déplacement non remboursés et les injonctions à ne plus se déplacer pour des personnels dont le métier implique l’itinérance… les contraintes budgétaires se font déjà sentir fortement.

La situation des contractuels dans plusieurs académies nous inquiète tout particulièrement. Des collègues enseignants ont été remerciés du jour au lendemain ou presque. Ils et elles pensaient pouvoir poursuivre leur service car ils et elles savent que le besoin perdure. Désormais, nous n’avons aucune certitude qu’ils et elles souhaitent de nouveau travailler à Éducation nationale avec un tel traitement. En attendant, des classes restent sans professeurs, une fois de plus, très certainement pour faire des économies budgétaires.

La situation des opérateurs sous tutelle du ministère avec la perspective de réductions des dotations pour charge de service public est aussi une source d’inquiétude en terme de climat social et de condition de travail pour nos collègues.

Les conséquences sur la préparation de rentrée

Sans loi de finances initiale et sans certitude sur la date à laquelle un budget de l’État pour 2025 sera adopté par le Parlement, cela soulève des interrogations quant aux conditions de préparation de la rentrée. Nous mesurons la tension que cela peut générer pour tous nos collègues dans les services centraux et déconcentrés qui préparent la rentrée, qui préparent les travaux en vue des instances de dialogue au niveau ministériel et au niveau local dans le brouillard.

Pouvez-vous nous indiquer quelles sont les perspectives pour le CSA MEN prévu le 18 décembre prochain dans le but d’examiner le schéma d’emploi pour 2025 ?

Comment, dans les services déconcentrés, est-il possible de préparer les CSA, les CAEN ou CIAEN et CDEN sur la carte des emplois ? Cela risque aussi d’avoir des conséquences sur la préparation des opérations collectives relatives à la mobilité des personnels. Il nous semble que la charge de travail risque de se reporter dans le temps, il faut l’anticiper et préparer l’éventualité du report d’autres travaux afin d’éviter que les collègues dans les services soient confrontés à des périodes de surchauffe non soutenable. Nous savons déjà que les conditions de travail sont difficiles et les risques psychosociaux à un niveau élevé.

Notre rejet des mesures budgétaires précédentes et nos revendications

La forte mobilisation des personnels de notre ministère le 5 décembre 2024 témoigne du rejet des mesures budgétaires prévues par le gouvernement Barnier. Si ces mesures sont pour le moment suspendues, nous voulons rappeler notre opposition à des mesures délétères pour les personnels et pour le service public d’éducation :

  • les suppressions d’emplois d’enseignants alors qu’il faudrait tirer parti de la baisse démographique pour améliorer enfin significativement l’encadrement des élèves et améliorer les conditions de travail des personnels ;
  • l’impossibilité de conduire des revalorisations salariales alors qu’il faut améliorer les rémunérations pour redonner de l’attractivité aux métiers de l’Éducation nationale ;
  • l’instauration de 3 jours de carence et la baisse de l’indemnisation des arrêts maladies entraînant la perte de 10 % de rémunération qui seraient la source d’une perte de pouvoir d’achat importante et difficilement soutenable par nos collègues, en particulier celles et ceux qui ont les plus faibles rémunérations.

Ces mesures sont inacceptables compte tenu :

  • des conditions de travail déjà dégradées pour trop de nos collègues et de l’intensification du travail depuis des années ;
  • de l’absence de mise en œuvre d’une prévention en santé et sécurité au travail, et les derniers travaux de la F3SCT ministériels montrent même des reculs en la matière ;
  • de la fréquence des témoignages de professeur.e.s des écoles auxquel.le.s l’IEN propose de se mettre en arrêt maladie par exemple quand les conditions d’inclusion sont intenables, mais aussi de l’absence de réponse institutionnelle aux fiches RSST remplies par les personnels.

Nous rappelons que le rétablissement de l’attractivité des métiers de l’Éducation nationale repose tout à la fois sur une politique salariale ambitieuse, l’amélioration des conditions de travail, une conduite des politiques publiques permettant de redonner du sens au travail.
Nous n’étions pas en mesure de participer dans de bonnes conditions à un premier groupe de travail sur la qualité de vie et les conditions de travail (QVCT) cette semaine et nous vous remercions d’avoir reprogrammé ce GT pour le mois de janvier 2025. Nous souhaitons toujours que l’ouverture de cette discussion puisse devenir une négociation en vue d’un accord relatif à la QVCT.