De la crèche à l’école maternelle

A quelques jours de l'ouverture des Assises de l'école maternelle, le Sgen-CFDT et les principales fédérations CFDT concernées élaborent une contribution commune pour améliorer l'accueil des tout petits.

modes d'accueil des 0-6 ans

L’accueil des enfants de 0 à 6 ans en France

La spécificité française en matière de modes d’accueil des 0 à 6 ans tient à la grande variété des offres relevant de diverses institutions. Elle tient aussi à la coupure en deux tranches d’âge.

L’accueil collectif et contrôlé des 0-3 ans relève des collectivités locales, du secteur privé non-lucratif (associatif…) ou lucratif. Leurs implantations et leurs conditions de fonctionnement varient beaucoup sur l’ensemble du territoire.

L’accueil des 3-6 ans est garanti à l’école maternelle : la quasi-totalité des enfants fréquentent l’école maternelle à l’âge de trois ans. L’école maternelle est désormais une école de plein exercice au sein du cycle 1. Elle se distingue ainsi de la crèche, du jardin d’enfant.

Un accueil collectif insuffisant

12% des 0-3 ans fréquentent les crèches collectives ou familiales, une offre bien en deçà des besoins. Une forte concurrence s’exerce au sein du secteur privé entre le non-lucratif et le lucratif. Cette concurrence se fait au détriment des conditions de travail et d’emploi des salariés et salariées.

Les personnels ont des formations diverses, courtes ou longues, orientées soit vers la puériculture, soit vers l’éducation de la prime enfance.

Pour la CFDT, les dispositifs d’accueil de la petite enfance  sont un vecteur fondamental de l’égalité femmes-hommes. En effet, le manque de mixité des emplois dans ce secteur véhicule l’idée de métiers de la petite enfance « réservés » aux femmes. Ce manque de mixité est aussi la résultante d’un manque d’attractivité des emplois du secteur. Il ne permet pas de dépasser les stéréotypes. Ainsi, il est essentiel d’agir sur l’attractivité des emplois de ce  secteur.

Par ailleurs, une plus grande richesse de l’offre d’accueil permet de faciliter l’accès des parents à l’emploi.

Complémentarité des actions

Pour les fédérations CFDT (Sgen, Interco, Santé Sociaux et Fep), l’école maternelle fonctionne à l’intérieur d’un système élargi de la communauté éducative. Les parents, les ATSEM mais aussi les professionnels de la petite enfance y jouent un rôle essentiel et complémentaire.

Il est fondamental d’aménager le passage crèche-école, en dépassant la simple visite de l’école par les enfants d’une crèche voisine. Il importe de mener conjointement différents projets, de proposer des formations communes aux différents professionnels de l’éducation nationale et de la petite enfance.

Pour le Sgen-CFDT, il s’agit de :

  • dépasser les clivages qui traversent notre système d’accueil entre accueil des 0-3 ans et 2-6 ans ; entre le ministère des Affaires sociales et le ministère de l’Éducation nationale ; entre la commune, le département et l’État ; entre l’éducation formelle et l’éducation plus informelle,
  • développer les formations communes entre les différents professionnels de la petite enfance et ceux de l’Éducation nationale,
  • articuler les différents services de petite enfance au niveau du territoire et de déterminer un « pilote « de cette articulation.

A l’école maternelle

  • renforcer la place du langage, de l’éducation et de la citoyenneté, basée sur le respect total de l’enfant, de son mode d’approche et d’appréhension,
  • rappeler l’importance du jeu dans les apprentissages,
  • créer avec les parents un espace commun, une culture partagée,
  • réduire les effectifs des écoles maternelles,
  • mener une politique volontariste afin d’inciter à la scolarisation dès deux ans en Éducation prioritaire,
  • porter une attention égale à tous les aspects de la vie à l’école maternelle,
  • permettre aux enfants – élèves des écoles maternelles de construire des repères de développement, de socialisation et d’être accompagnés dans ces apprentissages,
  • de développer des moyens et un soutien au bénéfice des enfants porteurs de handicaps ou socialement défavorisés dans le cadre de l’école inclusive,
  • assurer la mixité professionnelle pour garantir des conditions d’accueil optimales.