PIAL, de réels pôles inclusifs ?

Le déploiement des Pial, Pôles inclusifs d'accompagnement localisé, se déroule dans des conditions très disparates et trop souvent peu adaptées aux besoins.

Pôles inclusifs d'accompagnement localisé - PIALMise en oeuvre des Pial

La rentrée 2019 a vu le déploiement des Pial dans tous les départements. Les objectifs affichés sont l’amélioration des conditions de travail des accompagnants (AESH) et la prise en charge au plus près des besoins des élèves. Ils semblent encore loin d’être atteint.

Les Pial mis en place cette année ont  été imposés, la plupart du temps sans réelle concertation. Ainsi, les remontées des territoires sont très disparates. cette mise en oeuvre est beaucoup trop soumise aux volontés individuelles.

Certains Pial sont répartis entre établissements du 2nd degré, d’autres entre écoles du 1er degré ou inter degré, sur un zonage de proximité.
Parfois, ce sont les lycées qui sont responsables du Pial.

L’idée d’un pôle rassemblant les moyens humains du territoire est séduisante, mais quels sont ces moyens ?

Des témoignages très contrastés

« Le suivi administratif est beaucoup trop important : enquêtes à renseigner chaque semaine… Le lien avec la MDPH est souvent ténu, les volumes d’accompagnement de certains élèves ne sont pas toujours connus… L’embauche rapide des AESH, suite à une réévaluation des besoins, doit ainsi rester la règle. »

Dans d’autres établissements, le Pial répond à une demande formulée par l’équipe d’un autre fonctionnement. Les AESH ont vu leur contrat passer de 21h à 32h. Les AESH ont participé à l’élaboration des classes en juillet afin de répartir les élèves. Les AESH couvrent tout l’horaire de la classe, travaillent parfois en binôme (quand elles ne suivent pas les élèves en EPS par exemple).

Nous avons pu innover…

« Le statut des AESH fait qu’elles accompagnent au sein de la classe, or certains élèves ont besoin d’un accompagnement aussi dans les moments extra-scolaires et surtout d’un œil plus vigilant… Avec l’accord du recteur, nous avons pu « innover ». Ainsi, les AESH qui sont d’accord participent à la « surveillance » de la pause méridienne, deux fois par semaine… en leur ménageant bien sûr une pause de 45 minutes les deux fois. »
« Une heure de concertation a été incluse dans l’emploi du temps des AESH, dans leurs 32h, sans léser les élèves. Elles sont ravies car elles font partie de l’équipe, suivent des élèves globalement, couvrent tout l’horaire de leur classe, peuvent accentuer sur tel ou tel élève, ont un rapport plus proche des enseignants.
Pour les élèves qui refusent leur AESH, c’est moins stigmatisant (c’est comme cela que certains vivent la présence de l’accompagnant)… et ils finissent par l’accepter. Autre point positif : notre équipe est devenue une vraie équipe et je le dis : »elles se tirent vers le haut », échangent des expériences, se sentent reconnues.»

Nos revendications pour un accompagnement réussi

Un pôle inclusif au niveau d’une école ou d’un établissement nécessite d’abord et avant tout un travail en équipe avec tous les personnels pour définir l’organisation de cet accompagnement.
Il s’agit donc d’identifier les différents professionnels qui interviennent et de définir ensemble la politique d’inclusion de l’école ou  de l’établissement. Cela  nécessite un temps dédié hebdomadaire, indispensable tant pour l’analyse de pratiques que pour le suivi du parcours de l’élève.
Pour le Sgen-CFDT, il faut :
  • répertorier les moyens humains et matériels à disposition :  équipes pédagogiques, éducatives et médico sociales,
  • libérer du temps de travail en commun hebdomadaire,
  • définir les besoins des élèves et les moyens d’y répondre,
  • garantir aux accompagnant.e.s un emploi et un salaire décent (membre de l’équipe, possibilité d’emploi à temps plein…).

Pour en savoir plus :