Quand prendra-t-on enfin la mesure des grandes difficultés des services administratifs ?

Dans les services administratifs de l’Éducation Nationale, la dégradation des conditions et de la charge de travail, dans un décor de sous administration reconnue, se poursuit sans que les mesures d'urgence nécessaires ne soient prises.

En 2018 déjà notre article « Suppression de postes dans les services administratifs – Ca craque » alertait sur les difficultés rencontrées dans les services administratifs de l’Éducation Nationale.
services administratifs
Le Sgen-CFDT pose, depuis de nombreux mois,  des alertes régulières. Lors de la signature du relevé de décision concernant la filière administrative, il a, entre autre, demandé la mise en place d’un groupe de travail sur les conditions de travail. Malheureusement cela n’a pas été entendu.
A l’heure des projets de loi de finance pour 2023, dans le cadre d’un investissement fort pour l’Éducation Nationale, la création de postes de personnels administratifs et ITRF doit être une priorité.

Il faut donner de l’air aux services administratifs

Depuis de nombreuses années, nous le répétons l’Éducation Nationale est sous administrée. Depuis 10 ans ce ne sont pas moins de 1200 postes qui ont été supprimés. Les services déconcentrés (rectorats, DSDEN) ont particulièrement été impactés.
D’autres facteurs ont contribué à ce que la situation se détériore.
  • La crise Covid, avec ses périodes de généralisation du télétravail à 5 jours et la nécessité de la continuité administrative a demandé de constantes réorganisations.
  • Les personnels des services administratifs ont fait preuve de leur investissement pour le service public sans compter, mais à quel prix ?
  • Des outils ne sont pas toujours à la hauteur et rendent fastidieux certaines décisions à mettre en œuvre. C’est le cas, pour ne citer qu’un exemple, des opérations de mise à jour des IFSE dans les bases RH.
  • Le cercle vicieux qui fait que de les difficultés apportent de l’épuisement professionnel (des arrêts de travail, voire des burnout) ; des agents quittent le service où ils sont et leurs compétences ne sont que très peu transmises ; d’où une difficulté accrue pour rendre le service qui ajoute au tout. Aujourd’hui on constate de plus en plus de postes vacants dans les services administratifs. Des contractuels sont mis sur des postes sans formation et les titulaires qui restent ont la charge de leur montée en compétence souvent sans plus de reconnaissance.
  • Des organisations du travail trop verticales qui ne permettent pas toujours de l’efficacité, et qui ne font pas assez confiance à ceux qui font et connaissent le travail.
Tout cela n’a que trop duré : nous voulons des moyens pour inverser la tendance.
Cela demande des créations de poste et cela demande sur le moyen terme de repenser aussi les organisations du travail.