Voie pro : une attestation qui n’atteste rien !

Suite à la suppression de l'obligation, pour les élèves de bac pro, de passer un diplôme intermédiaire le ministère a décidé de mettre en place une attestation de réussite intermédiaire en bac professionnel. Le problème est que cette attestation n'atteindra aucun des objectifs qui lui sont assignés

L’attestation de réussite intermédiaire en bac professionnel

L'attestation de réussite intermédiaire en bac professionnel

L’attestation de réussite intermédiaire n’est en aucun cas un diplôme ou un certificat professionnel. Elle ne sera pas  inscrite au répertoire national des certifications professionnelles. Elle sera délivrée automatiquement en fin de 1ère pro aux élèves qui auront obtenu une moyenne supérieure à 10 au contrôle continu. Elle pourra également être délivrée après avis du conseil de classe aux élèves ayant obtenu une moyenne comprise entre 9 et 10.

Pour le ministère elle doit  :

  • Permettre aux élèves et à leurs familles de disposer d’un bilan d’étape leur permettant de mesurer leur capacité à obtenir leur diplôme, à poursuivre et à sécuriser au mieux leur parcours.
  • Donner l’occasion aux équipes pédagogiques de s’appuyer sur les résultats obtenus pour définir les ajustements nécessaires à mettre en place pour les élèves dès le début de la classe de terminale, notamment dans le cadre des heures d’accompagnement renforcé.
  • Institutionnaliser un temps d’échange sur les période de formation en milieu professionnel – PFMP et renforcer leur place dans l’évaluation globale du parcours de l’élève.
  • Attester auprès d’un employeur le niveau de formation atteint, notamment pour l’obtention d’emplois ponctuels ou de stages.

Ce qu’en pense le Sgen-CFDT :

  • cette attestation n’attestera aucune réussite intermédiaire puisqu’elle ne repose pas sur la validation de modules liés au bac ni sur des compétences qui pourraient être acquises. Elle indique seulement qu’à partir de coefficients qui ne sont ni strictement égaux entre disciplines ni ceux appliqués lors de l’examen, l’élève a obtenu une moyenne de 10 durant son année de première.
  • Cette attestation ne pronostique pas non plus une future réussite à l’examen du bac puisque les coefficients utilisés ne sont pas ceux du diplôme. Pire, elle peut engendrer de la confusion puisque des élèves se verront délivrer ce document alors même que leurs résultats en fin de première font craindre un échec au bac dès lors que l’on applique les coefficients des référentiel. L’inverse est également vrai avec des élèves ayant des points forts en enseignement professionnel mais n’auront pas cette attestation car leur niveau en enseignement général est trop faible.
  • Le ministère, dans un objectif louable de ne pas surcharger le travail des enseignant·es, a poussé l’automatisation de la délivrance de cette attestation au maximum. Ce faisant il court-circuite la mise en place d’une politique d’évaluation d’établissement.

Le Sgen-CFDT demande, depuis l’annonce de la suppression du diplôme intermédiaire, l’ouverture de discussions pour aller dans le sens d’une acquisition progressive du baccalauréat professionnel notamment à travers la validation de blocs de compétences interdisciplinaires.

Pour aller plus loin :