Vous avez été nombreux·ses à répondre à notre enquête AESH et nous vous en remercions. Vous retrouverez dans ce dossier les résultats de cette enquête.

Quel est votre lieu d’exercice en tant qu’AESH?

Pas loin de la moitié des AESH de l’Académie travaillent en école élémentaire.
Prenez-vous du plaisir à exercer vos fonctions?

Votre temps de travail vous convient-il?

Pensez-vous exercer votre métier les prochaines années?

Rencontrez-vous des problèmes avec les heures connexes?

Quel serait le point négatif de votre profession d’AESH?
1. Problèmes de Rémunération
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Salaire insuffisant : Le salaire est jugé « beaucoup trop bas » (mention d’un salaire de 980 euros). Il ne permet pas de faire face à l’inflation ou de subvenir aux besoins (notamment pour les parents isolés).
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Recherche d’un temps complet : Le besoin d’obtenir un temps complet pour un salaire décent est une motivation pour chercher ailleurs.
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Problèmes administratifs financiers : Les problèmes liés à la gestion du salaire (trop-perçu à rembourser, dette salariale, mauvaise gestion des indemnités journalières) engendrent un stress financier et administratif.
2. Conditions de Travail et Reconnaissance des AESH
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Manque de Reconnaissance : L’absence de reconnaissance professionnelle et le sentiment d’être un travail « méprisant » contribuent à la démotivation. La reconnaissance est absente tant de la hiérarchie (PIAL, DSDEN) que du statut général du métier.
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Détérioration des Conditions : Les conditions de travail sont perçues comme « pénibles » et « empirent » avec les années.
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Souffrance psychologique et physique : le métier est devenu « trop lourd psychologiquement » et est une source de problèmes de santé qui s’accumulent. Certains d’entre-vous citent le sentiment que le métier n’a plus de sens.
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Charge mentale et tâches déviantes : la charge mentale est trop élevée. Vous jugez que le rôle est davantage celui d’un « éducateur » que d’une aide scolaire, sans la formation ou le salaire correspondant.
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Pression : Le nouvel avenant (PAS) est une cause de départ, car de nombreux répondants refusent de le signer, sachant que cela entraînera leur licenciement.
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Mauvaise organisation : L’emploi du temps est mal géré. Il inclue des « trous » qui obligent à des allers-retours coûteux, et des interventions trop courtes (20 minutes) qui ne permettent pas un accompagnement efficace.
Un article sur les conditions de travail
Quel serait le point positif de votre profession?

1. L’Impact Humain et la Réussite des Élèves (Cœur du métier d’AESH)
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Aide et Utilité: Le sentiment de se sentir utile et d’apporter une aide concrète aux enfants/ados, en particulier ceux en difficulté ou en situation de handicap.
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Progression et Évolution: La satisfaction immense de voir l’élève progresser, évoluer, acquérir l’autonomie et finalement réussir, même de manière minime.
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Épanouissement des Enfants: Voir les enfants s’épanouir et l’importance de leur sourire comme source de motivation.
2. Les Relations et l’environnement de travail pour les AESH
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Relations Humaines: L’importance du contact avec les enfants/ados et le relationnel noué avec eux.
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Esprit d’Équipe: L’entraide et le soutien du personnel éducatif (enseignants, collègues), ainsi que la bonne entente avec l’enseignant.
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Reconnaissance: La gratitude des enfants et de certains parents, ainsi que la reconnaissance des professeurs.
3. Avantages Professionnels et Personnels
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Temps et organisation: la possibilité d’avoir du temps pour soi grâce aux vacances scolaires et le fait d’avoir les mêmes horaires que les élèves.
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Rémunération et statut: La possibilité d’obtenir un salaire digne, d’avoir un meilleur statut (fonctionnaire, temps plein)sont néécessaires. Vous citez souvent la revalorisation comme un des points positifs attendus.
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Richesse du métier: La diversité des tâches et le sentiment que c’est un métier passionnant et enrichissant.
Vos remarques
1. Rémunération et statut
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Rémunération insuffisante : vous considérez le salaire trop bas, souvent à peine au niveau du SMIC en fin de carrière pour un temps partiel, ce qui fait d’elles/eux des « travailleurs pauvres ». Vous jugez un salaire non adapté aux responsabilités et au travail fourni.
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Manque de reconnaissance statutaire : revendication d’un vrai statut (type fonctionnaire) et d’une revalorisation du métier. Vous jugez les échelons et les primes “risibles” et très inférieurs à ceux des enseignants.
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Problèmes de pression : critiques concernant le passage au PAS (Pôle d’Appui à la Scolarité), avec des avenants non respectés ou des clauses de mobilité floues. Menace de licenciement en cas de refus de signer ces avenants, perçue comme une forme de pression et un manque de considération (« nous ne sommes rien, juste des cafards que l’on peut écraser »).
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Avantages sociaux: Demande d’avantages (primes, chèques vacances, CE) pour compenser le faible salaire.
2. Conditions de travail et surcharge (Le Manque de Moyens)
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Mutualisation inefficace et surcharge : les AESH sont contraintes d’accompagner trop d’enfants simultanément (jusqu’à 8). Cela rend l’aide inefficace (ex: 2 heures par semaine pour un élève mutualisé), et les AESH perçoivent cela comme une honte et une incompréhension.
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Manque d’effectifs : constat d’un manque d’AESH et d’un manque de recrutement, conduisant à « sacrifier » les élèves mutualisés au profit des individualisés.
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Absence d’écoute et gestion : sentiment de ne pas être écouté(e) et d’être déplacé(e) comme des pions pour combler les trous. Vous soulevez le manque d’empathie et de suivi de la part de la coordination (PIAL/PAS).
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Manque de formation : demande de meilleures formations sur certains handicaps, sans que ce soit aux frais des AESH.
3. Limites de l’inclusion
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Enfants non adaptés au milieu ordinaire : de nombreux élèves (notamment ceux souffrant de TSA sévères) sont en milieu scolaire ordinaire faute de places en IME ou structures spécialisées.
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Danger et violence : vous êtes parfois confronté.e.s à des enfants ingérables, violents ou dangereux. Le manque de formation adéquate pour gérer ces crises mène à l’épuisement (physique et psychologique) des AESH.
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Hypocrisie de l’inclusion : vous avez souvent le sentiment de faire de la « garde d’enfants »plutôt que du pédagogique. L’environnement non adapté et l’enseignant pas toujours formé rendent plus difficile l’accompagnement pédagogique.
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Méconnaissance des missions : certains enseignants méconnaissent les missions des AESH, ce qui compromet leur légitimité et leur rôle.
