Plusieurs mesures fortes ont été annoncés : non fermetures d'écoles, classe à 12 élèves en GS en éducation prioritaire, classe à 24 élèves maximum de la GS au CE1 hors éducation prioritaire. Des mesures, en apparence positives, mais qui posent de nombreuses questions.
Fermetures d’école
Le président de la République a annoncé qu’il n’y aurait plus de fermeture d’écoles sans l’accord des maires concerné·es. Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé revenir sur certaines fermetures prévues.
Nombre d’élèves par classe :
Le président de la République a annoncé de nouveaux seuils d’élèves par classe :
- 12 élèves en classe de maternelle GS en REP et REP+ (prolongement de la politique d’allègement des classes dans la suite des CP et CE1).
- 24 élèves dans les classes de GS maternelle / CP / CE1 hors éducation prioritaire.
Financement des mesures et effets collatéraux ?
Ces deux mesures font, pour le président et le gouvernement, partie du volet social des annonces présidentielles.
En ce qui concerne la fermeture d’écoles, le Sgen-CFDT a toujours affirmé que le dialogue social territorial impliquant les maires mais aussi les communautés éducatives était essentiel pour toute réorganisation du service public d’éducation.
Concernant le dédoublement des classes en REP et REP+, dès l’été 2017, le Sgen-CFDT en avait contesté les conséquences, notamment la disparition du dispositif « plus de maîtres que de classe » . Une étude récente vient de confirmer l’intérêt d’un dispositif de type « maître plus », en ce qu’il favorise le travail en équipe et permet une déconnexion entre le temps des maîtres et le temps des élèves. Cela étant, limiter le nombre d’élèves par classe est un levier d’amélioration des conditions de travail des enseignant·es et d’étude des élèves.
Des mesures à échéance 2022
Selon le gouvernement, ces mesures sont un objectif à horizon 2022. Ces mesures ne s’imposeront pas dès septembre. Cela va de soi dans la mesure où l’essentiel des mesures de rentrée 2019 a été arrêté en février et que les moyens budgétaires nécessaires à ces mesures ne seront pas alloués par le ministère d’ici là (le vote du budget global pour l’éducation nationale se tient en octobre de l’année scolaire).
Interrogée sur ce point en CDEN, la DASEN a dit que des propositions de mesures allant dans ce sens seront faites dans la mesure du possible.
Des mesures positives…
L’allègement de l’effectif de classe en GS de maternelle, particulièrement en éducation prioritaire, va dans le sens de notre revendication de marquer l’effort budgétaire au plus tôt dans la scolarité des élèves. Cette mesure favorisera notamment le travail fondamental sur le langage.
Mais qui posent questions et inquiétudes !
- Quel impact sur le taux d’encadrement des autres niveaux de classes du premier 1er degré ?
- La marge de manoeuvre pour investir d’autres leviers d’action importants sera minime (remplacement, moyen de formation continue, ASH, accompagnement pédagogique des personnels…)
- Dans quelle mesure les moyens budgétaires seront pris sur le 2nd degré ? Cela a été le cas pour la rentrée 2019, malgré une démographie scolaire positive dans les collèges.
- Quelles mesures seront prises pour assurer l’attractivité des futurs recrutements, nécessaires à la mise en œuvre pérenne de ces mesures ? Le coût de ces mesures est évalué à 10 000 postes. La suppression de 1000 postes au concours de recrutement 2019 ne va pas dans ce sens.
Sur le plafonnement des classes de cycle 2 à 24. Plusieurs remarques :
- Les équipes n’ont pas attendu l’injonction du ministre pour alléger ces niveaux de classes. C’est déjà le cas dans beaucoup d’écoles.
- Pour beaucoup d’enseignants, il est préférable d’avoir des classes un peu plus chargée, mais en disposant d’un maitre supplémentaire pour mieux « différencier » sa pratique de classe.
Ces mesures confirme le mode de pilotage injonctif et infantilisant du ministère. Malgré des mesures d’apparence positive, elles laissent peu de place à la réflexion par les équipes enseignantes sur le pilotage de l’école (constitution des classes…).