Examens 2021 : des aménagements incomplets

Depuis plusieurs mois le Sgen-CFDT plaide pour que les examens soient adaptés pour être véritablement utiles aux élèves dans leur parcours. Le ministre a enfin proposé des aménagements. Analyse du Sgen-CFDT.

Examens 2021 : des aménagements incompletsDepuis plusieurs mois le Sgen-CFDT plaide pour que les examens 2021 soient adaptés pour être véritablement utiles aux élèves dans leur parcours.

Des aménagements qui ne répondent pas complètement à nos revendications

Le Sgen-CFDT proposait que l’ensemble des épreuves écrites soient basculées en contrôle continu pour ne conserver que les épreuves orales ou professionnelles pour les examens 2021. Cela pour donner du sens à la fin de l’année, permettre la tenue d’épreuves orales plus adaptées aux parcours très différents des élèves, et achever la scolarité d’élèves bousculés par la crise sanitaire. Il n’a pas été entendu

mais une volonté de dédramatiser les examens de fin d’année

Après plusieurs semaines de tergiversations les annonces ministérielles du 5 mai ont enfin cherché à trouver des solutions pour les examens. Et en particulier, il semble que le ministère ait accédé à une partie des demandes de certaines organisations lycéennes, ce qui est un positionnement de compromis que le Sgen-CFDT ne peut refuser d’entendre : les aménagements retenus dégagent l’oral de français, le Grand Oral et l’écrit de Philosophie du modèle des épreuves de concours qui sert encore trop de référence à la définition des épreuves de l’examen du bac général. En effet, la possibilité d’utiliser des notes durant les 5 minutes d’exposé du Grand Oral, de choisir parmi 2 sujets pour l’épreuve de français, et d’instaurer un filet de sécurité pour l’épreuve de philosophie est tout à fait acceptable. 

avec des angles morts qui demeurent

On ne peut que déplorer en effet que cette logique ne soit pas appliquée pour tous les examens.

en voie générale et technologique :

Il est ainsi difficilement compréhensible que le choix de la meilleure note entre le contrôle continu et l’écrit de Français, sur le modèle de la Philosophie, n’ait pas été retenu. 

en  collège :

Il est franchement incompréhensible qu’aucune modification n’ait été apportée au DNB qui conserve ses quatre épreuves terminales sur le modèle désuet d’un petit bac qui ne fait toujours pas sens. 

en BTS et à l’étranger :

Pour les BTS le maintien des épreuves avec une session de rattrapage en juillet continue à poser des problèmes d’organisation qui n’ont pas été anticipés. 
De même la situation particulière des élèves des lycées de l’AEFE, dont certains n’ont ouverts que quelques semaines cette année, reste pendante. 

La voie professionnelle, un ensemble de situations particulières

Les examens de la voie professionnelle, écartés par le ministre lors  de son intervention télévisuelle, car jugés « trop techniques », connaissent des aménagements liés à la spécificité de la certification en voie professionnelle : toutes les disciplines sont en partie, voire complètement, évaluées avec des C.C.F.
Le maintien de l’épreuve ponctuelle d’enseignement professionnel fait sens pour clore le parcours de formation de l’élève.
Mais le maintien de toutes les épreuves d’enseignement général, avec la prise en compte des deux meilleures notes et la neutralisation des autres va créer de fait une disparité entre candidats mais aussi entre disciplines. Le Sgen-CFDT aurait préféré conserver une seule épreuve ponctuelle – en enseignement professionnelet et que les autres disciplines soient évaluées avec les C.C.F. déjà réalisés et la prise en compte du contrôle continu.
En CAP, le maintien de l’épreuve orale du Chef d’Oeuvre, permet d’évaluer la synergie entre compétences professionnelles et compétences acquises en enseignement général. C’est l’aboutissement d’un processus de formation sur les deux années du cycle. Cependant, le Sgen-CFDT demande que les deux membres du jury de l’épreuve orale puissent être deux enseignants ayant suivi l’élève dans la réalisation de son chef d’oeuvre.

Redonner du sens à la fin de l’année

Ces aménagements tardifs et incomplets, risquent donc de ne pas suffire pour donner du sens et de la sérénité à cette fin d’année. On ne peut que regretter que cet ajustement ait été décidé si tard, plus d’un an après le début de la crise sanitaire et à nouveau opéré dans l’urgence, et sans avoir pris le temps d’une réelle concertation  pour engager cette inflexion. Les personnels et les élèves sont bousculés par cette année compliquée, mais ils ont besoin de garder du souffle, du sens et une certaine fierté des apprentissages menés.