Meuse – CDEN du 27 novembre 2020

Le précédent CDEN n'avait pu donner son avis sur un sujet. Nous avons mis à profit de cette nouvelle convocation pour mettre en évidence les dysfonctionnements de la période.

Le maintien du site de Varennes du collège d’Argonne

Cause première de la tenue de ce CDEN, le maintien du site de Varennes du collège d’Argonne a reçu un avis positif. De fait, comme nous l’avons dit dans notre déclaration liminaire (cf infra), « le projet a maintenant trois ans devant lui pour montrer qu’une alternative [au plan collège du XXIe siècle] intégrant les projets territoriaux est possible ».

Ainsi, selon ce projet de Convention de délégation de compétence, le site de Varennes sera géré par la Communauté de communes Argonne-Meuse (y compris pour le nettoyage des locaux et la gestion du réseau informatique et téléphonique).

Le Conseil départemental sera donc « client » de la Communauté de communes par rapport aux collégiens de ce site. A l’inverse, la Communauté de communes sera « cliente » du Conseil départemental pour le site de Clermont du collège d’Argonne. En effet, des classes de l’école primaire intégreront les bâtiments du collège.

L’arrêté de sectorisation a été mis à jour en conséquence.

La mise évidence des dysfonctionnements de la période en Meuse

Nous avons fait remonter les constats des collègues lors de notre déclaration liminaire :

 

Madame la Préfète et Monsieur le Président du conseil départemental, Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

Mesdames et Messieurs membres du CDEN de Meuse

Nous ne pouvons commencer ce CDEN sans rendre hommage à notre collègue Samuel Paty assassiné cruellement par un terroriste islamiste. Assassiné parce qu’il avait défendu en cours un fondement de notre société – la liberté d’expression et parce qu’il avait à cœur d’expliquer et d’enseigner les valeurs de la République. Toutes nos pensées vont à sa famille, ses proches, ses collègues, ses élèves. Cet assassinat a lourdement impacté un monde enseignant qui se démène dans un contexte de difficulté sanitaire et d’impréparation.

En effet, le contexte fait ressortir une difficulté sanitaire dans notre département : le manque évident de certaines catégories de personnels, ceux de la santé (postes de médecins scolaires et infirmiers.ières scolaires vacants). A cette situation, s’ajoute l’absence d’anticipation du remplacement des personnels en congé maladie ou vulnérables.

Sur ce point, nos alertes répétées dans différentes instances, dont ce CDEN, semblent avoir été, en partie, entendues. Mais il aura fallu attendre cette fin novembre pour que le Rectorat de Nancy-Metz annonce un recrutement de contractuels enseignants premier degré et d’AED (assistants d’éducation). Ainsi, pour la Meuse, ce sont l’équivalent des postes de 14 contractuels enseignants premier degré et de 7 AED qui sont à pourvoir. Nous souhaitons que ces appels d’offre trouvent preneurs rapidement mais nous avons quelques doutes. Par ailleurs, le fait que ces contrats ne soient signés que jusqu’aux congés de février confirme notre position défavorable à ce type de contrat comme norme.

Nous doutons également que ces recrutements, en plus d’être temporaires, soient suffisants pour pallier toutes les difficultés rencontrées sur le terrain. Néanmoins, l’arrivée d’AED fera du bien dans les collèges concernés. Car il faut dire que le protocole sanitaire « renforcé » a accentué les tensions à tous les niveaux et les incohérences pointées par les équipes sont nombreuses. Or, pour répondre aux attentes, les personnels de direction ont dû se contenter de directives descendantes peu concrètes souvent données par visioconférence. A ce sujet, nous nous étonnons que cette instance se tienne via l’outil Zoom. En effet, « L’utilisation de zoom n’est pas autorisée par le ministère pour des raisons de sécurité » selon une note publiée le 9 novembre dernier sur le site Internet Partage de l’académie. Cette information ne serait-elle pas arrivée jusqu’à cette instance ?

Pour les personnels concernés, nous souhaitons aussi faire part des difficultés rencontrées dans la gestion des PIAL (Pôle inclusif d’Accompagnement localisé) en cette période de crise sanitaire. Dernier point d’attention : les directives de suivi des cas de Covid-19 qui, en plus de ne pas faire partie des missions des personnels de direction, tiennent de la gageure.

Enfin, pour ce qui est des compétences du Conseil départemental, nous sommes actuellement dans la période des Conseils d’administration des collèges sur la question des budgets. Force a été de constater partout la multiplication des prélèvements sur fonds de réserve pour équilibrer les budgets. Nous comprenons la volonté de limiter le fonds de roulement des collèges meusiens à 90 jours. Néanmoins, ce changement de politique, amorcé au mois de juin, s’est fait sans aucune annonce préalable. De ce fait, des investissements envisagés dans les collèges pour l’année 2021 doivent maintenant se faire via des dossiers de subvention, les retardant d’autant. Ce manque d’information s’avère donc être regrettable.

Quant à la question du site de Varennes du collège d’Argonne, nous nous réjouissons de la présentation ce jour du projet de Convention de délégation de compétence. Le projet a maintenant trois ans devant lui pour montrer qu’une alternative intégrant les projets territoriaux est possible. Cela va dans le sens de la demande du Sgen-CFDT et de la CFDT avant le vote du 14 décembre 2017 du « plan collège du XXIe siècle ». Notre nouvelle demande sur le sujet ? Des points d’étape réguliers de ce projet innovant dans cette instance.

Merci de votre écoute. 27 novembre 2020