Pilotage du premier degré : pouvoir dire NON

En cette rentrée scolaire, les militant⋅es CFDT ont du intervenir sur de nombreux problèmes de pilotage locaux. C'est assez récurrent mais accentué par le flou du périmètre de l’autorité fonctionnelle des directeur⋅rice⋅s d’école issue de la loi Rilhac et sur la relation au pouvoir de certain⋅e⋅s.

En cette rentrée, combien d’inspecteurs, d’inspectrices demandent encore qu’on leur fournisse le calendrier des réunions de conseils des maitres ou de cycle voire les dates d’APC (Activités Pédagogiques Complémentaires) des enseignant.e.s ?

La loi Rilhac reste incomplète

La mise en œuvre de la Loi Rilhac est pour le moins chaotique. Certes, les arrêtés notifiant la bonification d’ancienneté de 3 mois des directeur⋅rice⋅s sont en train d’arriver, pour l’année 2023-24. Pour autant la juste reconnaissance de leur engagement, la confiance dans leur pilotage pédagogique est trop soumis à la bonne volonté de l’IEN ou du DASEN.

Pour la CFDT, ce flou est avant tout lié au manque de définition précise des champs d’application de l’autorité fonctionnelle dont dispose les directeurs et directrices d’école. Cela laisse la place à toutes les interprétations et empêche la simplification de certaines procédures.
Ainsi, il n’y a toujours aucune avancée sur la suppression de la signature de l’IEN sur le protocole d’accord de la sieste en maternelle, et toujours aucune avancée sur l’organisation des élections de parents d’élèves notamment lorsqu’une seule liste se présente.

Pour la CFDT, il convient que la définition précise de l’autorité fonctionnelle se traduise en actes concrets pour alléger le travail administratif des directeurs et directrices et qu’elle replace le pouvoir d’agir au sein des écoles.

Pilotage par la confiance plutôt que par la surveillance

En cette rentrée, combien d’inspecteurs, d’inspectrices demandent encore qu’on leur fournisse le calendrier des réunions de conseils des maitres ou de cycle voire les dates d’APC (Activités pédagogiques complémentaires) des enseignant.e.s ?
Pourtant, outre la Loi promulguée en 2021 et enrichie de ses décrets d’application en 2023, les directeurs et directrices ont la responsabilité des 108 heures des équipes pédagogiques depuis la circulaire ministérielle du 27 aout 2021. Cela questionne fortement sur la manière dont notre institution conçoit le pilotage du système. pilotage

Pour la CFDT, cette verticalité n’a qu’un seul but : surveiller.
Nous ne sommes pas opposés au contrôle à postériori – c’est le rôle du supérieur hiérarchique – mais la confiance doit être la règle.
C’est bien cette confiance qui manque le plus souvent aux hiérarchies intermédiaires qui vont jusqu’à nier les directives ministérielles.

Cette surveillance excessive et inutile pèse sur les équipes. Elle attaque le sens même donné à son travail en tant qu’enseignant⋅e ou directeur⋅rice⋅s. Elle accentue le sentiment d’être de simples exécutants incapables de penser l’organisation d’un service public d’éducation performant, adapté aux besoins des élèves et à la réalité de l’école.

Pilotage et hiérarchie

Pour la CFDT, il ne s’agit pas de remettre en cause la chaine hiérarchique de prises de décisions. Il convient que chacun à tous les étages soient en capacité d’exercer ses missions et ses responsabilités telles que définies par les différents textes règlementaires.

Pour cela, la CFDT continuera de :

  • revendiquer les moyens indispensables (humains et temps) à l’exercice de la direction d’école;
  • demander les décrets d’application manquant sur l’autorité fonctionnelle;
  • soutenir les équipes qui disent non à des demandes hiérarchiques n’émanant pas de ce cadre commun à tous.

C’est bien à ce prix que chacun au sein de l’institution pourra s’émanciper et bénéficier d’un pouvoir d’agir au profit des conditions d’exercice du métier et de la réussite des élèves.