Le CDEN de Meuse traitant de la carte scolaire s'est tenu lundi 4 février 2019.
Il abordait le plan d'investissement du Conseil départemental dans les collèges ainsi que la dotation horaire des collèges et la carte scolaire des écoles.
Un point a aussi été fait sur les transports scolaires.
Les transports scolaires
Bonne nouvelle pour ce qui est des transports scolaires en Meuse !
La décision récente de la Région Grand Est a été annoncée :
la gratuité pour les élèves du primaire sur l’ensemble du réseau
Une tarification unique est prévue pour les collégiens et les lycéens. Le montant sera décidé le 29 mars 2019.
Suite à notre intervention liminaire (cf ci-dessous), divers points ont été éclairés :
Le plan d’investissement du conseil départemental dans les collèges
Varennes-en-Argonne : décision en 2019-2020
Le président du Conseil départemental a reconnu l’impossibilité de statuer, dans des délais raisonnables, sur le cas du collège de l’Argonne et de l’avenir du site de Varennes.
Ainsi, il a décidé de surseoir la décision à l’année scolaire prochaine. Les élèves du collège de l’Argonne feront donc leur rentrée de septembre 2019 dans chacun des deux sites, Clermont et Varennes en Argonne.
La prochaine réunion sur ce projet pilote (COPIL) aura lieu le 1er mars 2019.
Un plan d’investissement à 80 millions d’euros pour les collèges de Meuse
Sur le plan d’investissement, le CDEN a émis un avis favorable à un investissement de 80 millions d’euros sur 10-12 ans.
31% de ce budget ira à la restructuration des collèges et 18% à la construction d’un collège neuf sur Verdun (mais la localisation reste à trouver).
Le calendrier des travaux :
- 1ere à 5e année : mise en accessibilité, restaurations et collège neuf
- 5e à 10e-12e année : restructurations des collèges
Nous avons posé la question de la sollicitation des usagers (enseignants et élèves) sur les projets. Il nous a été garanti que ce sera le cas avant de la déclinaison locale des travaux.
La carte scolaire du 1er degré en Meuse
9 suppressions de postes :
L’inspecteur d’académie a annoncé la suppression de neuf postes dans les écoles du département : Ancerville, Bar-le-Duc (Jean-Errard), Ligny-en-Barrois (Raymond-Poincaré), Houdelaincourt (Des Quatre-Vents), Vaucouleurs (Les bords de la Meuse), Eix (Jean-de-la-Fontaine), RPI Loisey-Salmagne, RPI Hannonville-sous-les-Côtes. Le neuvième poste supprimé est celui d’un remplaçant.
Pour Hannonville, la situation temporaire d’une classe dans une école a été évoquée sous l’angle de la sécurité.
Cinq postes « en observation » :
Les postes sous réserve de l’inscription des élèves pour la rentrée 2019 sont : Nettancourt, Val-d’Ornain, Rouvrois-sur-Othain, RPI du Bois brûlé, Juvigny-sur-Loison.
Ces cinq postes seront abondés selon les ajustements au fil de l’eau et le Dasen disposerait d’une « réserve ». Cette « réserve » a laissé l’ensemble des organisations syndicales dubitatives…
La dotation des collèges meusiens
Le maire de Verdun a signalé la livraison d’une nouvelle offre immobilière nouvelle sur le quartier « Les Planchettes ». En cas d’arrivée d’élèves, la DSDEN abondera le collège de secteur, le collège Barrès, au mois de juin avec la « réserve horaire existante ».
Sur la question des langues au collège, le président du Conseil départemental a rappelé la nécessité de promouvoir partout la langue allemande. C’est un enjeu d’avenir professionnel pour de nombreux élèves.
Quant au Dasen, il a indiqué qu’aucune dérogation au titre des langues n’était possible pour les familles de collégiens.
Notre déclaration liminaire :
Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs membres du Conseil Départemental de l’Éducation Nationale de Meuse
A l’occasion de ce CDEN de préparation de la rentrée 2019, le Sgen-CFDT tient à souhaiter la bienvenue à M. le Préfet ainsi qu’au nouvel Inspecteur d’Académie. En travaillant avec le Sgen-CFDT, ils trouveront un syndicalisme de proposition, de revendication et de critique sociale. Car pour le Sgen-CFDT, les enjeux scolaires sont aussi des enjeux sociaux. L’emploi et la lutte contre toute forme de précarité sont au cœur de notre action au sein de la CFDT.
Nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner le projet de carte scolaire pour la rentrée 2019. Contrairement à l’année dernière, force est de constater qu’en Meuse comme dans le reste de la France, cette année ne traduit pas une politique éducative ambitieuse et marque la fin de la priorité accordée à l’Éducation nationale. Les suppressions de postes et non-créations vont intensifier le travail des personnels et donc dégrader leurs conditions de travail alors même que les missions sont nombreuses et importantes.
Pour mémoire, l’année dernière, dans le 1er degré, le département avait rendu 5 ETP (équivalent temps plein) pour une perte 378 élèves. Cette année, la perte est de 430 élèves mais le retrait de 14 ETP ! La règle de proportionnalité est donc bien à chercher dans la fin de la priorité accordée à l’Éducation nationale.
Parmi les choix qui ont dû être faits, nous tenons à saluer les efforts d’accompagnement de la ruralité. Ainsi, certaines fermetures sont devenues des CP allégés. Le choix est judicieux car il aurait été tout à fait incompréhensible de voir des enfants de CP scolarisés dans des classes de 26 élèves à 4 niveaux par exemple, alors que, par ailleurs, une forte médiatisation est faite sur les CP à 12 élèves par classe. Vous le savez, les écoles recevant des enfants de milieu défavorisé ne relèvent pas toutes de l’Education prioritaire. Dans le même ordre d’idée, nous saluons aussi le maintien des postes de « Plus de maîtres que de classes » ainsi que de la « Liaison école-collège ». En effet, ces deux dispositifs ont reçu un accueil favorable. Ils méritent aussi qu’on leur accorde du temps pour être évalués sérieusement. Enfin, nous sommes certains que cette expérimentation correspond à une demande réelle de travailler autrement et de manière plus efficace.
Par contre, nous souhaitons attirer l’attention sur le choix du retrait de poste sur le RPI Hannonville-sous-les-Côtes / Saint Maurice-sous-les-Côtes / Thillot et sur celui du RPI Billy-sous-Mangiennes / Mangiennes / St Laurent-sur-Othain. En effet, le seul paramètre de la moyenne par classe ne peut constituer le critère d’appréciation dans le cadre de la gestion de la carte scolaire. Le Sgen-CFDT rappelle sa préoccupation du maintien des conditions de travail des élèves et des enseignants, en particulier lors du passage de structures de 3 à 2 classes. Ainsi, nous sommes en total désaccord avec une idée qui supposerait que la redéfinition du réseau doive se faire à marche forcée. Passer par une dégradation des conditions de scolarisation en vue d’un avenir soi-disant meilleur n’est pas la bonne démarche. Nous en appelons donc au dialogue dans un intérêt partagé.
Pour ce qui est des collèges, comme nous l’avions pressenti lors du dernier CDEN, le double changement de direction à la Préfecture et à la DSDEN pèse fortement sur la préparation de la rentrée 2019.
Ainsi, le comité de pilotage sur le projet « pilote » sur l’Argonne n’a pu se tenir. Résultat, le Conseil départemental qui doit nous présenter ce jour ses axes de financement dans le cadre du « plan collège » n’est pas en mesure de le faire complètement. Mais pire encore, nous pensons à la situation d’attente des équipes du collège d’Argonne.
Notre second regret est l’impossibilité d’avoir des explications de la part de M. Wambecke sur les choix effectués pour la répartition des moyens des collèges. De toute évidence, la fin de la priorité accordée à l’Education nationale pèse sur les collèges meusiens. En effet, les marges de manœuvre pour faire réussir les élèves à la rentrée prochaine sont partout bien réduites. Néanmoins, cette répartition « de peau de chagrin » des moyens nous pose quand même question. Elle nous pose question lorsque l’on constate que sur la dotation d’autonomie à l’indice social, il n’y a que le pourcentage de la dotation à destination des établissements qui accueillent les élèves les plus défavorisés qui baisse (passage de 20% ou 18% à 17%) ! C’est donc donner moins à ceux qui en ont le plus besoin.
Dans le même ordre d’idée, nous avons appris la volonté de supprimer l’enseignement de l’allemand au collège Barrès de Verdun à la rentrée prochaine. Cette décision est annoncée sans même avoir sondé les intentions des actuels élèves de 6e et de leurs familles. Les élèves qui avaient l’intention de suivre l’apprentissage de l’allemand l’an prochain vont-ils donc devoir changer d’établissement ? De plus, cette décision de fermer un enseignement dans un établissement classé en Education prioritaire dans un quartier Politique de la Ville pose aussi des questions d’équité et d’ambition. Et puis, rappelons ici l’effort, si souvent souligné au CDEN de Meuse, de l’Académie de Nancy-Metz pour la promotion de la langue allemande et ce dès le primaire. Est-il logique de fermer cet enseignement sans même attendre de voir les résultats de ce plan de développement de l’apprentissage de l’allemand ? Ce serait une nouvelle fois donner moins à ceux qui en ont le plus besoin.
Enfin, comme l’année dernière, nous considérons que l’ambition d’inclusion des élèves relevant des sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA) mérite une volonté plus affirmée. Il est nécessaire d’accompagner sa mise en place, surtout dans des collèges où les effectifs de l’enseignement général sont tendus. Ce serait, dans ce cas, donner plus à ceux qui en ont besoin.
Merci de votre écoute.