Attestation de langue vivante : proposer de nouvelles modalités pour 2023

L'attestation de langue vivante ne sera pas délivrée en 2022. Le Sgen-CFDT souhaite qu'elle soit pérennisée mais avec des modalités de délivrance qui tiennent compte de la réalité du travail en classe.

L’attestation de langue au Conseil Supérieur de l’Éducation du 16 mars 2022

Le CSE a voté pour la suppression de l’attestation de langue pour l’année 2022 en raison de la crise sanitaire. La décision était nécessaire.

Contrairement à d’autres organisations syndicales, le Sgen-CFDT a défendu la mise en place de l’attestation à partir de 2023.

Le monde du travail en France et à l’international pourrait, à terme, reconnaitre l’attestation. Les conditions ne sont cependant pas réunies pour une mise en œuvre adaptée aux contraintes pédagogiques. Il faut absolument revoir les modalités de délivrance de l’attestation.

Revoir les modalités de délivrance de l’attestation de langue

Nous ne sommes pas favorables à ce qui est prévu : faire passer aux élèves de terminale un écrit (compréhension de l’oral -CO- et de l’écrit -CE, expression écrite -EE) standardisé et un oral (EO), avec pour modèle l’E3C3.

Les langues vivantes dans le livret scolaire de Terminale

 

 

 

 

Il faut s’appuyer sur ce qui existe déjà dans le Livret scolaire pour établir les attestations. Cela suppose de l’adapter. Les niveaux du CECRL doivent y figurer : A1/A2/B1/B2 à la place du mode d’évaluation actuel « 1,2,3,4 ».

 

 

L’évaluation de l’écrit : dans le cadre du contrôle continu

Pour la CO, la CE et l’EE, nous proposons de nous appuyer sur  le contrôle continu de l’année de terminale puisque les enseignant·es doivent évaluer ces activités langagières séparément au cours de l’année. L’enseignant·e sélectionne les évaluations retenues comme support à l’attestation de LV.

Comment faire pour que ce soit équitable et standardisé ? Il est proposé d’évaluer selon les modalités prévues par le guide de l’évaluation (page 8 et suivantes pour les langues). Extrait : « Les professeurs sont encouragés à s’appuyer sur les grilles d’évaluation publiées au BO spécial n°6 du 31 juillet 2020 », donc les grilles d’E3C. Si l’évaluation se fait à l’aide de ces grilles, on peut à la fois la chiffrer pour qu’elle compte dans la moyenne et voir où se situe l’élève par rapport aux niveaux du CECRL.

Nous alertons cependant sur la nécessité de ne pas chiffrer le nombre d’évaluations par activité langagière nécessaires car ce serait intenable pour beaucoup d’enseignant·es (nombre d’heures de cours variables, absences…). Le guide de l’évaluation, avec sa proposition d’évaluer 3 activités langagières par trimestre n’est pas réaliste. Cela peut être un objectif mais ce n’est pas réalisable pour beaucoup de collègues (horaires variables selon les filières, absences, etc).

On pourrait également s’appuyer aussi sur l’année de première pour avoir davantage d’évaluations mais le niveau des élèves évolue significativement entre le début de la 1ere et la fin de la terminale. On ne garderait que la meilleure évaluation comme support à l’attestation de LV. Cela remplacerait le principe d’une moyenne.

L’évaluation de l’oral : au cours d’épreuves repensées

Pour l’expression orale en continu (EOC) et en interaction (EOI), il faut banaliser des heures pour faire passer un oral en fin d’année de terminale qui servira de support à la délivrance de l’attestation. Rien n’interdit d’intégrer l’évaluation de cet oral au contrôle continu.

En théorie, les enseignant·es doivent aussi évaluer l’oral dans le cadre de leur cours. Certain·es parviennent à le faire, notamment pour l’EOC. Cependant, une majorité de collègues n’y arrive pas à cause des effectifs et des conditions matérielles (pas de baladodiffusion, salles qui ne s’y prêtent pas, matériel défectueux…). Les y contraindre dans la perspective de l’attestation les mettrait en difficultés.
Les propositions de certain·es inspecteurs/trices en 2021-2022 pour évaluer les élèves à l’oral sans organiser d’oraux spécifiques étaient irréalisables : interroger un·e élève dans un coin de la classe pendant que les autres travaillent en autonomie, 10 minutes par élèves, 5 élèves par heure, donc 6h de travail en autonomie pour toute la classe de 30 !
Et même si tous les établissement étaient équipés pour enregistrer les élèves dans de bonnes conditions, il resterait le problème de l’EOI.

Quel type d’oral ?

Surtout pas ce qui était prévu pour l’E3C3, ce n’était pas du tout adapté à des élèves de terminale. Il nous semble nécessaire de laisser un peu de latitude aux équipes pour définir le contenu de l’oral.

La meilleure formule pourrait se rapprocher de ce qui se fait pour l’attestation DSD en allemand (deutsches Sprachdiplom) :

  • L’élève choisi un sujet d’exposé, le fait valider par son enseignant·e. Le sujet aborde un des axes étudiés au cours du cycle terminal. Ce n’est pas nécessairement un sujet travaillé en classe
  • Il peut aussi montrer à son enseignant·e ses travaux préparatoires.
  • Un·e autre enseignant·e évalue l’élève.
  • En pratique, 15 minutes d’oral sans préparation, réparties équitablement entre :
    – échanges sur la vie de l’élève,
    – exposé sans notes mais avec support visuel,
    – questions sur l’exposé

Ces modalités nécessitent des temps dédiés, à identifier chaque année avec les collectifs de l’établissement (conseil d’enseignement, conseil pédagogique, CA) pour s’intégrer dans un calendrier général. Ils doivent aussi se substituer à d’autres temps d’enseignement pour ne pas alourdir la charge de travail.