Les projets de programmes en français et en maths pour le cycle 3 sont sortis et le Ministère engage des consultations. La première multilatérale s'est déroulée permettant à la CFDT de montrer son opposition à ces programmes. Retrouvez la déclaration liminaire de cette réunion !
Des programmes de cycle 3 irréalisables (surtout en mathématique), le fait de ne pas tenir compte de la diversité des élèves, des textes injonctifs pour les enseignants, la suppression de toute référence au socle commun de connaissances, de compétences et de culture : bref, pour la CFDT Éducation Formation Recherche Publique , ces projets de programmes ne vont pas.
Retrouvez la déclaration liminaire prononcée lors de la réunion organisée par le Ministère
Ces projets de programmes, mais nous l’avons déjà dit lors des réunions précédentes pour les cycles 1 et 2, les collègues n’en étaient pas demandeurs. Ils ont d’ailleurs été largement rejetés par l’ensemble de la communauté éducative lors du vote en Conseil Supérieur de l’Éducation.
Malgré ce signal envoyé, le Ministère persiste en les publiant et en proposant maintenant les programmes de cycle 3 pour le français et les mathématiques tout en utilisant la même méthode : pas de consultation en amont pour les co-construire, pas d’auditions par le Conseil Supérieur des Programmes des représentants du personnels pour entendre les besoins des collègues dans les écoles et les collèges, une consultation réduite à une réunion en français aujourd’hui et pour les maths la semaine prochaine avant de convoquer les instances que sont la CSL et le CSE.
Sur le dialogue social, le Ministère, les concepteurs de ces programmes ont donc tout faux mais ce n’est pas la première fois que la CFDT le fait savoir.
Les programmes de 2015 respectaient les progressions de cycle et s’appuyaient sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Le détricotage en règle de ces deux principes continue avec la proposition d’aujourd’hui : vous revenez à des repères annuels, choix idéologiques que l’on peut mettre en lien avec l’évaluationnite aiguë que vous faîtes subir aux enseignants et aux élèves chaque année.
Qu’en est-il dès lors de la capacité des enseignants à innover, à s’adapter et répondre aux besoins de chacun de leurs élèves ?
La CFDT estime que ces projets de programmes ne répondent pas aux besoins de tous les élèves. Ils sont un cumul, un empilement de connaissances, de compétences qui en aucun cas ne permettent la construction continue d’un parcours d’élève.
Avec la suppression des progressions de cycles, vous revenez sur 35 ans d’avancées pédagogiques ce qui est extrêmement grave.
A titre d’exemple, en français, le focus mis sur la lecture à voix haute est troublant quand on sait qu’au cycle 3, l’enjeu est bien de renforcer la capacité de l’élève à lire silencieusement : la lecture silencieuse est plus rapide et plus proche des situations réelles de la vie courante. Expliquez-nous vos choix didactiques en la matière ?
Second exemple, la fluence. Vous ne la mesurez que d’un point de vue docimologique en fixant à 110, puis 120 puis 130 le nombre de mots par minute qu’un élève doit pouvoir déchiffrer. Est-ce là l’intérêt pédagogique de revenir à une progression annuelle ?
D’autre part, les programmes donnent lieu, en règle générale, à des documents d’accompagnement. Sera-ce le cas pour ces nouveaux programmes ? Si oui, ne serait-il pas plus pertinent d’alléger la lecture souvent fastidieuse de ces programmes et de renvoyer des éléments vers ces documents d’accompagnement ?
D’un point de vue institutionnel, la mise à jour des programmes répond aux besoins de la société et à l’évolution de la didactique des disciplines.
Les apports des recherches dans ces domaines sont fondamentaux.
En lisant votre proposition pour le français, on ne voit pas apparaître d’objectifs clairs, d’avancées significatives en didactique et de clarification pour les enseignantes et les enseignants.
Vous l’aurez compris, pour la CFDT, ces programmes ne nous conviennent pas.