Le 31 août, Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, présentait la méthode de travail pour les discussions sur la réforme du 1er cycle universitaire. Le Sgen-CFDT a rappelé ses attentes et ses revendications pour les personnels.
Pourquoi la réforme du 1er cycle universitaire est indispensable ?
La hausse importante des candidats à l’entrée dans une formation post bac est constante.
Les publics se sont fortement diversifiés en particulier avec la réforme du bac professionnel.
Le tirage au sort n’est pas acceptable.
Les personnels et en premier lieu les enseignants (du lycée et de l’université) et les enseignants-chercheurs vivent très mal l’échec de leurs étudiants en première année de licence. Ils ne supportent plus la casse humaine et à terme la casse sociale que cela provoque.
Comment la réforme du 1er cycle universitaire doit-elle prendre en compte les personnels ?
Les propositions qui émergeront des différents groupes de travail et qui seront retenues par la ministre, demanderont que certains personnels s’y investissent pour en assurer la réussite.
Assurer une vraie orientation active nécessitera donc des moyens humains et financiers. Si cela n’est pas le cas, les décisions qui ressortiront de cette concertation resteront lettre morte comme bien d’autres et le gouvernement en portera seul la responsabilité.
Les personnels sollicités (enseignants, enseignants-chercheurs, d’éducation, d’orientation …) doivent avoir du temps pour accomplir ces nouvelles missions et s’y former. Mais celles-ci doivent aussi être reconnues dans la carrière des personnels. Pour le Sgen-CFDT, le ministère doit prévoir d’accorder des décharges d’enseignement tant aux personnels de l’éducation nationale qu’à ceux de l’enseignement supérieur. Il doit aussi inscrire ces nouvelles missions dans la liste des critères permettant de dérouler plus rapidement sa carrière (accès à la classe exceptionnelle…).
La réalisation de ce dispositif suppose un accompagnement personnalisé avec des moyens explicitement fléchés, et une évaluation de sa mise en place et de ses résultats. Ces moyens financiers et humains doivent concerner tant l’université que le lycée.
D’autre part, les moyens humains des services de l’orientation doivent être abondés pour répondre aux enjeux.
L’articulation lycée/université suppose également une harmonisation des termes pour faciliter la lisibilité de l’offre de formation.
Assurer des formations communes pour les enseignants du 2nd degré et de l’université est aussi un moyen de créer une culture commune.
Quels sont les principes sur lesquels s’appuie le Sgen-CFDT pour aborder la réforme du 1er cycle universitaire ?
- La réflexion doit porter sur le bac -3/bac+3, pour assurer la cohérence du dispositif ce qui suppose de mobiliser à la fois l’enseignement supérieur et l’ éducation nationale. Il est impossible de traiter séparément l’accès au post bac sans réformer le bac et le lycée. Autrement dit, le chantier doit être interministériel.
- Le dernier mot doit revenir au lycéen/futur étudiant (principe général d’émancipation de la CFDT). L’institution se doit d’apporter tous les éléments permettant d’éclairer son choix, y compris des contre-propositions en terme d’affectation. Il faut reconnaître le droit pour chacun de tenter, de se tromper mais tout en permettant au jeune de rebondir.
- La réflexion doit concerner toutes les formations post-bac, y compris les classes préparatoires, les BTS, les IUT, et les licences sélectives.
- L’accès des bacs généraux dans les filières courtes doit être repensé, pour donner les moyens à chacun de réussir.
- Le processus de Bologne doit être mené à son terme : les formation post-bac doivent être sur le schéma LMD.
- Les pré-requis doivent être basés sur des compétences qu’il est nécessaire de maîtriser pour réussir un diplôme post-bac (processus de Bologne), ce qui suppose la modularisation des référentiels des licences et le croisement avec les compétences décrites dans le livret scolaire lycéen.
- La description des blocs de compétences doit être accessible à l’ensemble du public, et communiquée à l’ensemble des acteurs : les élèves, leurs familles, les enseignants du lycée et de l’enseignement supérieur, ainsi bien sûr qu’aux psychologues de l’Éducation Nationale.
- L’accompagnement de l’élève pour sa poursuite d’études doit commencer dès la classe de seconde, dans le cadre du Parcours Avenir. Un tutorat/mentorat doit permettre d’assurer le suivi d’un élève dans la durée des années lycée. L’objectif est d’amener les élèves à construire leur parcours, en cherchant des stages, en réalisant des interviews de professionnels, en rédigeant un CV, une lettre de motivation… et de tenir compte des expériences extra-scolaires (parcours citoyen).
- Le calendrier de l’orientation doit être repensé : l’ensemble des vœux doit être envoyé suffisamment tôt pour que la réponse des filières post-bac permette une ou plusieurs autres itérations.
Les premières annonces de la ministre :
Chaque établissement de l’enseignement supérieur se verra financer l’équivalent de 40 emplois service civique pour venir en appui des projets portés par les établissement dans le cadre de l’orientation active.
Les concertations vont se dérouler dans le cadre de 11 groupes de travail regroupés en 5 grands chapitres :
- Accès à l’enseignement supérieur
- Ingénierie de l’offre de formation
- Pédagogie renouvelée
- Vie étudiante
- Réflexions spécifiques sur les filières Santé, STAPS et psychologie
Pour en savoir plus :
liste des 11 groupes et de leur rapporteur