Ce mardi 18 janvier, 4 représentants de notre collectif ont été reçus en audience par Monsieur le DASEN et Madame l'IEN ASH.
Nous avons demandé cette audience pour discuter ensemble du fonctionnement actuel de l'accompagnement des élèves en situation de handicap par les AESH de notre département.
Quelles sont les améliorations rapides à mettre en place et sur un agenda un peu plus long…?
Les points essentiels
1) Etat des lieux :
Le collectif a organisé deux enquêtes cette année : (voir en bas de page)
La première à la rentrée a montré par exemple qu’il y avait 80 % d’aide mutualisée et 20 % d’aide individuelle.
Une seconde enquête auprès des parents fait apparaître: que 27% des enfants n’ont pas de suivi, 18% ont moins de 2 heures de suivi par semaine.
2 ) Tour de table :
M. Bourel, Dasen
Mme Poirier représente l’Association des maires ruraux, elle est première adjointe aux affaires scolaires à Hadol.
Mme Capron représente l’association APEDYS, créée il y a 3 ans dans les Vosges pour aider les familles dont les enfants présentent des troubles d’apprentissage
M. Knibiehly représente le syndicat enseignant Sgen-CFDT.
Mme Renard représente le syndicat enseignant SE UNSA.
3) Intervention de Monsieur le DASEN :
Qu’est-ce qui explique cette augmentation ?
– une meilleure détection une plus grande prise en charge mais aussi un usage qu’il convient sans doute d’améliorer.
– un bon usage des ressources : on focalise beaucoup sur les AESH mais le premier accompagnant de l’élève, c’est l’enseignant! La famille joue également un rôle très important et l’AESH vient en plus.
Obtenir l’appui d’un AESH donne l’illusion que l’enfant est suivi et traité, mais il faut penser également à la prescription de soins, à du matériel spécifique et à des contacts avec des personnels spécialisés.
Il y a actuellement 3 CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) en 5 semaines. Ce qui fait que dès septembre le pourcentage des personnels accompagnants mobilisés est déjà très élevé.
Le point de rupture apparaît dès novembre, ce qui accroit les écarts de temps entre des notifications et la mise en place possible.
Conséquence il y aura toujours un délai entre les notifications et le début de l’accompagnement.
À ce jour, 90 à 93 élèves n’ont pas d’accompagnement.
AESH individualisée ou mutualisée ?
Le PIAL a pour objectif la mutualisation. Pour des raisons de moyens budgétaires certes mais également avec un objectif pédagogique de développer l’autonomie pour l’indépendance de l’élève et d’éviter une relation étroite et permanente avec un seul AESH.
Quels leviers pour améliorer la prise en charge ?
1) des leviers pédagogiques : certains gestes pédagogiques peuvent résoudre des difficultés sans qu’elles soient médicalisées.
2) une réflexion avec la MDPH : il faudrait du temps de concertation.
L’éducation nationale devrait avoir plus de poids dans les notifications, en effet l’enseignant et l’AESH sont au contact de l’élève.
Monsieur le DASEN a une population d’employés à protéger et à former le mieux possible.
Se pose également la question de recrutement, accompagner des élèves nécessitant certaines compétences.
– Les classes ULIS, même si elles sont insuffisantes, proposent aux enfants de progresser à leur rythme.
– Mieux former les enseignants par rapport à la psychologie et au comportement des enfants et à ce que cela représente pour les familles.
Les différents échanges
Pour M. le DASEN
Les troubles comportementaux pénalise le fonctionnement des écoles, au détriment de l’élève concerné, de ses camarades, de l’enseignant…
Or il manque beaucoup de pédopsychiatres et autres spécialistes dans notre département…
Ce problème de prise en charge hors de la scolarité fait que l’école doit remédier seule.
rappelle que l’enseignant n’est pas un prestataire de service et que les professeurs sont maîtres de leur pédagogie. Il mentionne également que certains parents ont des injonctions désagréables et oublient de rester courtois.
Il explique aussi que les situations conflictuelles sont rares et que tous recherchent la meilleure adéquation possible entre les ressources et les besoins.
Communication et respect mutuel :
Monsieur le DASEN
Mais la PMI est également exsangue : il y a dans les Vosges trois médecins scolaires pour 8 postes mais on n’arrive pas à recruter.
À cela s’ajoutent d’autres difficultés, certains parents oublient de parler à leurs enfants tout petits, ne savent pas leur dire non, négligent le suivi médical de la petite enfance, ont un mésusage des écrans … Ce qui peut également occasionner des problèmes de langage et des déficits de l’attention.
On avait suggéré des emplois du temps de vacances à vacances pour stabiliser les équipes et les familles, cela a-t-il été possible ?
Mots de la fin IEN ASH
Etat des lieux:
Elle signale que depuis juillet 200 élèves de plus on reçu une notification, ce qui explique des moyens vite épuisés.
Pour les remplacements, il n’existe pas de brigade à proprement parler, mais tous les mois elle déclare au rectorat le nombre de personnes concernées par des congés maternité, des congés longue maladie, des formations… Et le rectorat débloque une enveloppe à mobiliser.
Pour une question à la fois comptable et humaine, il faut répartir les moyens selon les nouvelles modifications en tenant compte le plus possible de la géographie, de l’expérience de l’AESH, de ses souhaits.. Tout n’est évidemment pas possible.
La fréquence des CDAPH et relation avec les parents
Les leviers sont de s’interroger sur les vrais besoins de l’enfant.
Le PIAL doit aussi porter l’école inclusive auprès des enseignants.
Mme l’IEN rappelle l’existence de l’équipe mobile d’appui à la scolarisation (EMAS) qui intervient à la demande des équipes. Une plaquette EMAS (voir ici) a été envoyée aux directeurs et aux chefs d’établissement.
Elle parle d’une approche philosophique et technique pour réguler l’adéquation de l’offre et de la demande sur du moyen terme afin de réduire considérablement le nombre d’enfants non accompagnés.
Elle rappelle ainsi que les classes ULIS dispose d’un AESH collectif et que, seuls le élèves en situation de handicap moteur ou d’ autisme, ont droit à une AESH supplémentaire.
Elle suggère également d’impliquer davantage les AESH dans les équipes et de leur accorder plus de liberté d’organisation d’emploi du temps au sein d’un même collège par exemple.
Elle nous informe réunir début février tous les enseignants référents, les pilotes et les coordonnateurs de PIAL.
Elle rappelle le guide AESH, l’accueil en amphi début octobre pour une formation où elle explique l’importance du trinôme élève / enseignant / AESH, la nécessaire collaboration en confiance.
Il faut aussi former les enseignants à l’accueil des AESH, par leur intégration à l’évaluation des élèves par exemple.
Elle explique également ne pas placer les AESH face un élève inconnu dès le lendemain de son affectation mais laisser en temps d’immersion dans l’école pour repérer les personnels, les lieux, les horaires ou la vie scolaire…
Nous suggérons un temps dédié avant la classe également pour permettre à l’élève et à l’AESH de faire connaissance.