Le CDEN de la Meuse s'est tenu le 3 juillet. Vous trouverez ci-dessous notre déclaration liminaire concernant la rentrée dans le 1er degré et le projet pilote en Argonne pour les collèges ruraux.
En séance, nous avons traité des transports des élèves. L’autre sujet principal était les ajustements liés aux mesures de carte scolaire dans le 1er degré en Meuse. Si vous êtes concerné.e.s, contactez-nous !
Madame la Préfète, Monsieur le Président du Conseil départemental, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs membres du Conseil Départemental de l’Éducation Nationale de Meuse
A l’ordre du jour de ce CDEN figure l’organisation du temps scolaire en Meuse à la rentrée 2018. Force est de constater que l’organisation du temps scolaire sur 4 jours a été plébiscitée. Comme nous l’avions annoncé l’année dernière, nous le regrettons. Nous regrettons l’abandon de l’ambition d’une politique éducative globale incluant tous les temps de l’enfant (scolaires, péri-scolaires et extrascolaires) tout en mobilisant l’ensemble des acteurs pour élaborer, par la concertation, des projets partagés. Quid, alors, du « plan mercredi » destiné à compenser le retour à la semaine de 4 jours de classe, me direz-vous ? Il est bien décevant, vous répondrais-je, car aucune concertation préalable avec les représentants des personnels n’a été mise en place. Pourtant la présentation précise : « Avec le Plan mercredi, nous repensons les temps de l’enfant dans leur globalité, en articulant mieux les temps scolaires, péri-scolaires et extrascolaires. » Encore une fois, tout est dit : le ministère articule les temps, le ministère repense les temps de l’enfant…. sans les professionnels ni les usagers directement concernés.
La rentrée 2018 se prépare aussi dans l’incertitude du fait de l’absence de circulaire de rentrée. Ainsi, les directives ministérielles, dont la révision des programmes, sont annoncées par voie de presse. Or, les déclarations « publiques » ne nous rassurent pas, notamment celles qui appellent à un retour à des méthodes anciennes ayant fait la preuve de leur inefficacité. Nous craignons donc cette révision des programmes qui devrait être présentée au CSE (Conseil Supérieur de l’Éducation) le 12 juillet pour une mise en œuvre dès la rentrée 2018. Pour le Sgen-CFDT, c’est une nouvelle annonce sans concertation préalable qui inquiète bon nombre de collègues avec la perspective d’une rentrée bien floue.
A cette précipitation s’ajoute les directives liées aux APC (activités pédagogiques complémentaires), qui ne devront désormais être consacrées qu’à la lecture. Si l’objectif est louable, nous dénonçons cette restriction. Pour nous, elle reflète, dans les directives ministérielles, le refus de prendre en compte la variété des réalités vécues en classe. En effet, viser la réussite de tous les élèves, dans le cadre de l’école inclusive, c’est prendre en compte le profil de chaque élève afin d’adapter les apprentissages aux réalités individuelles.
Avec le projet pilote en Meuse pour l’Argonne, cette situation du 1er degré semble d’autant plus paradoxale. Revenons sur les faits. Lors du « plan collège », nous avions proposé la création d’établissements permettant la mutualisation des moyens entre primaire et secondaire afin de renforcer le maillage territorial. Cette proposition a finalement été, en partie, entendue suite à l’intervention de l’État dans le dossier. Alors que nous la pensions à l’échelle de la Meuse, selon une vision prospective, cette proposition n’est retenue que pour l’Argonne. Soit. Nous avons à présent bon espoir que l’expérience valide l’idée pour d’autres territoires meusiens.
Pourquoi avons-nous bon espoir ? Car à l’inverse du pilotage vertical du 1er degré par le ministère, c’est le choix du travail d’équipe et de la concertation de tous les acteurs qui a été fait. Cette confiance aux équipes, c’est une valeur essentielle du Sgen-CFDT. Ce travail au plus près des problématiques, c’est une démarche défendue par la CFDT !
Dans ce projet pilote, nous serons attentifs à la reconnaissance du travail, de l’investissement pédagogique des acteurs. Ainsi, se précipiter à supprimer l’heure de décharge de service pour les personnels exerçants sur les deux sites n’est pas un bon signal, de notre point de vue. Nous serons également attentifs aux moyens donnés à la formation continue des équipes et des enseignants volontaires dans le projet. La formation continue doit être intégrée par l’employeur dans le temps de service, y compris dans le temps de travail en présence d’élèves en ce qui concerne les enseignants. Cela signifie donc que, lorsque la formation continue prend sur le temps de service, l’administration organise le remplacement des personnels. Se former, c’est travailler.
Enfin, ce projet risque d’amener une réflexion sur le service des enseignants. Cette réflexion pourra porter sur le cycle d’enseignement et sur les temps de service des enseignants volontaires. Pour ce qui est du service sur le cycle 3, le Sgen-CFDT est favorable à une possibilité de service de professeurs des écoles en 6e.De même pour une possibilité d’enseignement des professeurs du collège aux élèves de CM1 et de CM2. Pour ce qui est du temps de service, Le Sgen-CFDT affirme qu’une définition strictement hebdomadaire, là où elle est appliquée, réduit les capacités d’organisation locale et d’action sur les conditions de travail. Elle pénalise finalement les salariés. Nous revendiquons donc une capacité d’organisation collective négociée au niveau des services et des établissements. Car le syndicalisme démocratique que nous portons se construit en permettant aux salariés de faire des choix significatifs et d’agir concrètement sur leurs conditions de travail.
Ce projet pilote prendra du temps. Il le mérite.