CDEN de Meuse – 4 juillet 2019

Voici le compte-rendu et la déclaration liminaire du CDEN de Meuse du 4 juillet 2019 :

Les annonces du DASEN pour les écoles

Le DASEN a annoncé trois réouvertures d’emploi dans les écoles de :

  • Val d’Ornain primaire Charles Perrault
  • Rouvrois-sur-Othain primaire
  • RPI Billy-sous-Mangiennes / Mangiennes / Saint-Laurent-sur-Othain. Pour ce RPI, M. Missler a annoncé le vote prochain d’une création d’un groupe scolaire neuf sur la commune de Mangiennes

Pour Juvigny-sur-Loison primaire, un poste à titre provisoire est implanté en partage avec le collège de Montmédy : le matin est consacré à l’aide à l’école et l’après-midi, le poste devient un LEC (liaison école-collège) sur le collège.

Deux postes d’enseignant maître-formateur sont transformés en poste d’adjoint sur Bar-le-Duc : à Jean Errard primaire et à Edmond Laguerre élémentaire.

Le DASEN a annoncé qu’il n’y aurait pas de décision de fermetures de postes en septembre. Mais les IEN iront compter les effectifs dans toutes les écoles. Puis ils avertiront les écoles « en fragilité ».

Le DASEN a réaffirmé l’engagement du président de la République de ne plus fermer d’école sans la demande du maire. Par ailleurs, il considère que la restructuration du réseau des écoles en Meuse est terminée.

Pour ce qui est du transport scolaire, suite à la loi « pour une école de la confiance », les enfants relevant de TPS seront transportés. Le DASEN a précisé qu’à partir de la rentrée prochaine, seuls les enfants qui auront 2 ans au 1er septembre seront pris en compte dans les prévisions d’effectifs.

Notre déclaration liminaire

Vous trouverez ci-dessous notre déclaration liminaire.

Entre un syndicat n’ayant rien à dire et un autre n’abordant que la politique du ministre à l’échelle nationale alors que ce syndicat s’adresse au conseil départemental de l’Éducation nationale, nous avons été les seuls à aborder les thèmes suivants :

  • le sentiment de précipitation, de course contre le temps dans cette fin d’année
  • l’impact des temporalités des décisions du DASEN pour les équipes concernées
  • les situations vécues du fait de la canicule et les décisions que les équipes de direction ont dû prendre seules
  • la mise en place dans des délais intenables des 7 PIAL
  • la pression mise sur les personnels administratifs de la DSDEN, notamment à l’occasion des errements du mouvement du 1er degré !

 

Monsieur le Préfet et Monsieur le Président du conseil départemental, Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs membres du CDEN de Meuse

En cette fin d’année scolaire, c’est un sentiment de précipitation, de course contre le temps qui domine les impressions des personnels.

Ce sentiment s’explique d’abord par beaucoup de réformes, beaucoup de circulaires et autres vadémécum qui ponctuent le quotidien de l’Éducation Nationale depuis deux ans. Le Sgen-CFDT n’est pas favorable au statu-quo pour le statu-quo. Nous nous assumons réformistes et progressistes. Mais nous ne sommes pas pour toute réforme par principe. Nous sommes même tentés de dire que trop de réformes menées en même temps peuvent mener à l’embolie alors que bien des éléments de notre système éducatif doivent être conservés, confortés. Par ailleurs, nous constatons que le dialogue social peine souvent à être suffisamment conduit et construit de manière à ce que le sens et les objectifs visés ainsi que le chemin pour y parvenir soient compris voire partagés. Il en résulte que les textes de mise en œuvre ne sont pas toujours pleinement cohérents avec les objectifs affichés. Cela peut générer un décalage majeur entre la communication ministérielle et les réalités vécues pour ne pas dire subies par les agents.

Certaines équipes connaissent encore un peu plus ce sentiment de précipitation du fait des décisions de non retrait de poste dans les écoles ou des attributions d’un supplément de dotation horaire dans les collèges à la mi-juin. Ces dotations sont une bonne chose pour les équipes. Le Sgen-CFDT remercie d’avoir été entendu sur les points de vigilances concernant certains retraits de poste dans le 1er degré mis en évidence lors du CDEN de février. De même, nous avons été écoutés dans l’attribution de moyens supplémentaires pour maintenir la pratique de l’allemand au collège Barrès. Cependant, dans le cas des demandes de dotation portés par les établissements, nous pensons que cette attribution aurait pu avoir lieu plus tôt. Prendre en compte les projets de fonctionnement des établissements dès les dotations de février, c’est stabiliser une équipe, la rassurer et lui laisser le temps de la mise en œuvre pour la rentrée suivante.

Or, cette année, la préparation de la rentrée s’est retrouvée chamboulée pour cause de canicule. Ainsi, c’est dans la précipitation que le brevet a été reporté. Les conditions de passation des épreuves ont été bien meilleures suite à cette décision. Mais il a semblé que les prévisions météorologiques étaient solides et permettaient une plus grande anticipation. Sur ce point de l’anticipation, nous souhaitons attirer l’attention sur nos élèves meusiens. Comme le reste de la France, la Meuse a subi cet important épisode de chaleur. Néanmoins, les élèves meusiens ont connu une situation différente par rapport à d’autres départements à cause des conditions de transport. Que dire de trajets au cours desquelles des enfants ont subi des transports scolaires dans lesquels la température a pu dépasser les 40°C ? Que dire aussi de journées passées dans bâtiments mal isolés ou avec les baies vitrées couplées à une exposition plein sud ? Il s’agit donc dès à présent de tirer les leçons de l’expérience récente pour anticiper au mieux, tant pour les élèves que pour les personnels. En effet, la responsabilité des décisions de fermeture pour raison climatique des écoles ou des collèges a souvent dû être assumée par les seules équipes de direction. Pour ce qui est des bâtiments, par chance, le Conseil départemental met en place un « plan collège pour le XXIe siècle ». Dans ce plan, nous sommes persuadés que le réchauffement climatique est une variable prise en compte. Il faut qu’il en soit de même de l’expérience des usagers. C’est pourquoi nous invitons à une réelle consultation des équipes des collèges. Le principe a été affirmé lors du CDEN de février dernier. Nous souhaitons que ce principe soit réellement mis en place. Nous le souhaitons au vu de l’expérience des réunions de « consultations » lors du « plan collège », réunions qui relevaient davantage de réunions d’information. Nous le souhaitons aussi au vu des derniers travaux pour lesquels des choix de réalisation ont été faits sans consultation des usagers.

Dernier chantier à mettre en œuvre avant la rentrée : les PIAL – Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés. Pour la Meuse, le travail de mise en place concrète est bien avancé. Néanmoins, les délais d’une mise en place sereine ne sont pas tenables. On assiste donc à des difficultés d’information qui sont subies par les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). De fait, même les AESH actuellement en poste ne connaissent pas leur affectation ni leur quotité de service pour la rentrée prochaine y compris dans les PIAL identifiés. Ce sont alors une nouvelle fois les personnels administratifs de la DSDEN qui se retrouvent sous pression. Une fin d’année bien difficile pour eux après les errements du « nouveau » mouvement des personnels du 1er degré pour un résultat n’ayant pas atteint les objectifs fixés.

Pour toutes ces raisons, nous réaffirmons que l’expertise des agents sur leur métier, sur la meilleure manière de réaliser le service au public, doit être intégrée à la construction des évolutions du système éducatif. Certes cela prend un peu de temps, mais l’enjeu est de mieux identifier et conduire les changements pertinents pour une École permettant la réduction des inégalités, et l’émancipation de toutes et tous.

Merci de votre écoute