Le CDEN de Meuse s'est réuni le 8 novembre 2021 pour faire un point sur les effectifs du 1er et du 2nd degré. Egalement à l'ordre du jour, l'expérimentation des TER ainsi que les demandes de dérogation à l'entrée en 6e et la surveillance de la qualité de l'air intérieur des collèges du département.
Notre déclaration liminaire
Dans notre déclaration liminaire (voir ou ci-dessous in extenso), nous avons alerté sur :
- la question de l’attractivité du territoire et de ses équipements avec l’exemple du nord meusien
- les difficultés des contractuels
- le nécessaire maintien de la commission permanente dans les conseils d’administration des collèges
- les situations inégales voire ubuesques du fait du protocole sanitaire
- la journée de l’inégalité salariale
Les effectifs du 1er et du 2nd degré en Meuse et la tendance
Dans le 1er degré :
- en 2021, avec 14 397 élèves, la Meuse scolarise 338 élèves de moins qu’en 2020.
En deux ans, le delta est de -600 élèves en Meuse.
- Selon les prévisions, la chute du nombre d’élèves dans le département va se poursuivre : 13 935 élèves pour la rentrée 2022, 13 529 pour celle de 2023, 13 099 pour celle de 2024.
Pour connaître le détail par niveau, contactez-nous.
Dans le 2nd degré :
- en 2021, avec 7 071 élèves, la Meuse scolarise 111 collégiens de moins qu’en 2020.
- Les lycées généraux et technologiques de Meuse comptent à cette rentrée 2 886 élèves, soit 59 élèves de moins qu’en 2020.
- Les lycées professionnels comptent à cette rentrée 1 629 élèves, soit 97 élèves de moins qu’en 2020.
Pour connaître le détail par collège, contactez-nous.
L’expérimentation des TER (territoires éducatifs ruraux) en Meuse
L’expérimentation des TER vient à la suite du plan ruralité mis en place dans le département dès février 2017 et concerne trois secteurs de collège : Montmédy, Stenay et Damvillers. Ces territoires ont été choisis sur des critères notamment d’éloignement et sociaux (IPS – indicateur de position sociale).
Dans le cadre de l’accompagnement de ce nouveau dispositif, les décharges des directeurs d’école ont été harmonisées dans le 1er degré pour permettre aux directeurs de travailler ensemble et avec les principaux de collèges. La définition des projets des territoires est en lien avec les projets des réseaux d’écoles déjà mis en place l’an passé. Il y a aussi un fort engagement dans les stages de réseau en inter-degrés, avec des projets culturels et sportifs.
Un bilan intermédiaire ainsi qu’un bilan en fin d’année scolaire seront effectués.
La problématique des demande de dérogation en 6e
L’Inspecteur d’Académie a souligné que cette problématique existe sur les agglomérations de Verdun et de Bar-le-Duc.
Le nombre important de demandes de dérogation et les capacités d’accueil dans les collèges meusiens auraient pu déstabiliser la rentrée dans certains collèges de Verdun et de Bar-le-Duc.
Aussi, afin de ne pas fragiliser ces collèges, l’Inspecteur d’Académie a souligné qu’il avait maintenu les moyens prévus en janvier 2021.
La qualité de l’air intérieur des collèges du département
Du fait des obligations réglementaires issues des grenelles 1 et 2 de l’environnement, le Département a lancé une surveillance de la qualité de l’air intérieur (QAI) dans les collèges.
Cette surveillance a d’abord pris la forme d’un auto-diagnostic dans tous les collèges. Puis, en janvier 2022, aura lieu une phase de communication du plan d’actions (nous contacter pour en connaître le détail).
L’objectif est aussi que ce critère soit pris en compte dans le cadre du plan « Collège du XXIe siècle ».
Notre déclaration liminaire in extenso :
Madame la Préfète et Monsieur le Président du conseil départemental, Monsieur l’Inspecteur d’Académie,
Mesdames et Messieurs membres du CDEN de Meuse
Les rentrées se suivent et, malheureusement, un constat persiste : la chute du nombre des élèves dans le 1er degré en Meuse. Or, selon les prévisions, la situation ne va pas aller en s’améliorant. Le réseau actuel des écoles devrait pouvoir tolérer cette chute continue. Néanmoins, se pose la question de l’attractivité du territoire et de ses équipements. A ce titre, l’expérimentation « TER » (territoires éducatifs ruraux) porte ses premiers fruits avec la mise en évidence de la nécessité d’un centre nautique supplémentaire dans le nord meusien. Cet équipement permettra à un territoire rural de vivre et d’assurer la réussite des élèves notamment dans un apprentissage fondamental : le « savoir nager ».
L’expérimentation « TER » comprend aussi les collèges. Or, ce constat de la nécessité d’un centre nautique n’avait pas été pointé lors du « plan collège du XXIe siècle ». Voici donc une nouvelle preuve d’un plan pensé selon un angle technocratique, de gestion de biens immeubles et non, comme nous l’avions demandé, en concertation au regard des bassins de vie et d’emploi. Résultat, la question de l’adaptation du « plan collège du XXIe siècle » à la chute des effectifs du 1er degré se pose dores et déjà.
L’attractivité du département est aussi en question face aux difficultés que rencontre l’Education nationale à trouver des contractuels. Mais le département n’est pas le seul en cause. Il faut aussi noter la fragmentation des postes proposés. De plus, il faut savoir que nous avons dû interpeller le Rectorat sur l’absence de rémunération et de versement d’acomptes aux contractuels depuis la rentrée. Si des avances ont été depuis débloquées, il semble évident que ces difficultés administratives ne vont pas encourager les futurs candidats à ces emplois… Une nouvelle fois, le recours aux agents contractuels et aux heures supplémentaires ne peut être la panacée pour améliorer le fonctionnement de notre système éducatif, pour stabiliser des équipes pérennes. Le Sgen-Cfdt réaffirme que la solution reste le recrutement. Ainsi, permettre aux agents contractuels ayant plusieurs années d’expérience d’accéder, sans concours, à un poste de titulaire est une revendication que nous portons.
En cette période de tenue des premiers conseils d’administration dans les collèges, nous tenons à attirer l’attention sur la commission permanente. A partir de cette année, entrent en vigueur les « simplifications administratives » décidées lors du Comité technique ministériel (CTMEN) de décembre 2020. Pour nous, ces mesures réduisent un des espaces (et les temps) de dialogue collectif dans l’établissement. Les espaces d’échange étant peu nombreux, nous tenons à affirmer que si les textes ont changé, la commission permanente, elle, n’a pas disparu. Pour le Sgen-CFDT il faut donc l’installer impérativement. Puis, il faut penser à bien identifier les délégations qui lui seront confiées ainsi que les moments et les sujets pour lesquels elle doit être réunie. La commission permanente permet un éclairage croisé et collectif avant le vote en CA : c’est important !
Sur le plan sanitaire, incontestablement, la situation s’est améliorée. De fait, la Meuse fait partie des départements où les élèves ont pu enlever le masque à l’école élémentaire. Néanmoins, à cette rentrée, dans certains départements, les élèves vont devoir remettre les masques. Quelle déception pour eux. Le Sgen-CFDT avait alors jugé que cette décision était prématurée. Pour la Meuse, cela rappelle que l’abandon du port du masque dans les écoles doit s’accompagner d’une vigilance encore plus active afin d’éviter une éventuelle reprise de l’épidémie. C’est pourquoi, le Sgen-CFDT demande, d’une part, que les collègues en contact avec ces élèves soient équipés en masques plus protecteurs, chirurgicaux par exemple. La qualité des masques fournis actuellement par l’Education Nationale n’est plus à la hauteur maintenant que les agents sont à proximité d’enfants non masqués et non éligibles à la vaccination. D’autre part, nous demandons que les écoles soient équipées de détecteurs de CO2 et que des campagnes de tests préventifs et réactifs soient également mises en place. Pour les collèges, le projet QAI (qualité de l’air intérieur) du Département va retenir toute notre attention à défaut de nous avoir été communiqué au préalable…
Quant au protocole sanitaire, entre mesures ministérielles, arrêtés préfectoraux et exigences de passes sanitaires, les personnels de l’Education nationale se retrouvent face à des situations inégales voire ubuesques qui dégradent leurs conditions de travail. Sur cette question, nous en appelons donc au dialogue social pour éviter les tensions autant que faire se peut.
Enfin, nous tenons à signaler que depuis le 4 novembre, journée de l’inégalité salariale, les femmes ne travaillent pour rien et ce, même dans la Fonction Publique. Aussi, nous continuons de revendiquer la mise en place de toutes les mesures permettant une résorption durable des inégalités salariales hommes/femmes en cette période de déclinaison du plan ministériel de 2018.
Merci de votre écoute. 8 novembre 2021