Pour le Sgen-CFDT, il faut permettre aux équipes de se concerter, repousser la rentrée et aider les acteurs locaux à mettre en place des situations d’enseignement adaptées à la situation. Il est essentiel d’assurer la sécurité sanitaire des élèves et des personnels.
Les annonces faites par le ministre hier et la nouvelle version du protocole sanitaire « renforcé » envoyée en fin de soirée ne semblent pas à la hauteur des enjeux de la situation sanitaire et sociale. En effet, si l’on souhaite un accueil durable des élèves au regard de la situation sanitaire actuelle, il est indispensable de penser l’articulation des enjeux scolaires et des enjeux sanitaires.
Reprise : des revendications ignorées par le ministre
Hier après-midi, le Sgen-CFDT a de nouveau porté ses revendications auprès du ministre :
- Report de la rentrée de quelques jours pour permettre la scolarisation des élèves dans les meilleures conditions possibles jusqu’au mois de juin. Il faut se donner le temps maintenant d’installer dans toutes les écoles et les établissements un dispositif entièrement adapté et repensé qui associe présentiel et distanciel en intégrant la problématique des personnels vulnérables qui pour certains ne doivent pas revenir.
- Déplacement de l’hommage à Samuel Paty à la date anniversaire de son assassinat, soit en novembre soit en décembre.
- Aménagement de toutes les modalités de certifications et de délivrance des diplômes pour tenir compte de l’impact du Covid sur le parcours des élèves.
Ces demandes ont pour l’instant malheureusement été ignorées.
Un nouveau protocole qui ne répond pas aux enjeux sanitaires et sociaux
Le protocole sanitaire publié hier soir ne peut être satisfaisant compte-tenu de la diffusion majeure de l’épidémie sur le territoire. L’accueil simultané de l’ensemble des élèves sans la mise en œuvre d’aménagements locaux paraît incompatible avec l’application des mesures barrières demandée à l’ensemble de la population, notamment celle de la distanciation physique. Risquer que le Covid se propage dans les établissements scolaires, c’est mettre en danger l’ensemble de la société et risquer que les efforts douloureux fournis via le confinement soient en partie annulés. Le plan de continuité pédagogique prévoyait pourtant qu’en cas de circulation active du virus – un stade désormais dépassé – une autre organisation pédagogique (groupes par exemple) soit mise en place. Pourquoi celui-ci, auquel le ministre faisait encore référence hier matin, n’est-il pas activé ? Seul le port du masque pour les élèves de 6 à 11 ans constitue une avancée importante en matière sanitaire. Nous demandions l’application de cette mesure depuis la rentrée. Mais d’autres mesures semblent :
- peu pertinentes compte-tenu de ce que l’on sait du virus (absence de changement de salle, récréation dans les salles) ;
- insuffisantes pour assurer une sécurité sanitaire (distanciation à la cantine qui est un lieu où les élèves sont particulièrement exposés au virus, distanciation dans les espaces de classe) ;
- extrêmement difficiles voire impossibles à mettre en œuvre dans les délais impartis (départs et arrivées échelonnés, récréations décalées).
Néanmoins le protocole prévoit désormais que « si la situation sanitaire locale le justifie ou si un établissement au regard de sa taille et de son organisation n’est pas en mesure de respecter les règles posées par le présent protocole, un enseignement à distance pourra être partiellement mis en œuvre, avec l’accord et l’appui du rectorat. » Cette possibilité doit être très largement utilisée, mais elle demande néanmoins du temps. Pour le Sgen-CFDT, il faut donc permettre aux équipes de se concerter, repousser la rentrée et aider les acteurs locaux à mettre en place des situations d’enseignement qui soient adaptées à la situation. Comme depuis le début de la crise, le Sgen-CFDT considère qu’il est essentiel d’assurer la sécurité sanitaire des élèves et des personnels. Nous savons aussi le rôle essentiel que jouent l’école et l’enseignement supérieur dans notre société et espérons ainsi qu’une solution pourra être trouvée pour permettre aux établissements du scolaire et de l’enseignement supérieur de rester ouverts tout en assurant une sécurité sanitaire suffisante. Nous déploierons tous les moyens d’action nécessaires pour arriver à ce but.