Compte rendu du CDEN, mesures de carte scolaires premier et second degré, ajustement des rythmes scolaires, ...
Déclaration liminaire du Sgen-CFDT
Monsieur le Préfet, Madame le représentant du Conseil Départemental, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,
La situation dans laquelle se tient ce CDEN est exceptionnelle et sans équivalent dans notre histoire.
Nos premières pensées vont tout d’abord aux malades et à leur famille, aux soignants, à tous, celles et ceux qui œuvrent depuis le début pour lutter contre cette pandémie. Nos pensées vont également aux confinés, à celles et ceux qui sont isolés, qui n’ont pas les moyens de rester en lien avec leur famille.
Le Sgen-CFDT a soutenu le principe d’organiser l’accueil des enfants de soignants et autres personnels exerçant des missions indispensables dans le contexte pandémique. L’absence de masques mis à disposition dès la mise en place du dispositif est une erreur dont les enseignements doivent être tirés.
La continuité éducative s’est mise en place avec force et dévouement de la part des personnels, elle s’est heurtée souvent à des problèmes techniques (saturation des réseaux, problèmes de matériel, manque de formation, familles sous-équipées). Il a fallu souvent beaucoup de persévérance pour trouver des solutions. Certaines situations n’ont pu être résolues quand les familles où les élèves sont trop éloignés du monde numérique et de la maîtrise de la langue. Il faut le reconnaître la fracture numérique existe, elle a creusé le fossé qui était déjà présent, et l’enseignement à distance ne remplace pas la présence de l’enseignant.
A l’ordre du jour de ce CDEN figure la préparation de la rentrée 2020.
Dans les collèges vosgiens, les retraits de postes ont ciblé des postes vacants, si cela peut se concevoir comme un moindre mal pour la gestion des personnels, il n’en demeure pas moins que cette gestion ne s’appuie pas sur une définition de tous les moyens qui sont nécessaires à la bonne marche d’un collège. En effet, la vie d’un établissement ne se résume pas à remplir une dotation d’heures de cours, il y a aussi une dynamique et une vie de l’établissement qui doivent exister et à ce rythme nous craignons de grandes difficultés pour certains établissements.
Pour les écoles, c’est un scénario bien étrange qui s’est déroulé. Notre ministre a changé la donne à quelques jours du CTSD, donnant la possibilité de refuser les fermetures dans les villes de moins de 5000 habitants. Cette nouvelle aurait pu être bien accueillie, si elle était financée, mais ce n’est pas le cas.
La dotation supplémentaire accordée au département est bien sûr une bonne nouvelle, mais il est frappant de voir que ce qui n’était pas possible hier, le soit aujourd’hui, que des moyens qu’on disait absents se révèlent disponibles du jour au lendemain. Dans cette situation comment savoir qui fixe la feuille de route, l’actualité, une prise de conscience soudaine ou les sondages d’opinion ? Devant l’évolution importante du projet des mesures de carte scolaire, en quoi les décisions prises dans l’urgence et sous la contrainte de la pandémie seraient mieux inspirées, plus justes ? Nous posons la question, d’autant que dans ce yoyo budgétaire l’équité de traitement ne sera pas forcément partagée au final. Derrière la générosité présente, de quoi sera fait le futur ? Comment être certains que ces ETP soient pérennes ?
Nous aurons l’occasion de revenir en détail sur les différentes mesures, mais il est évident que le retrait de 5 postes de remplaçants aura des conséquences négatives. Rappelons que l’année dernière le renforcement de ces postes était à l’ordre du jour. C’est le futur qui a été sacrifié au profit du présent. Il en est de même pour la fermeture des postes de plus de maîtres que de classes, ils auraient été nécessaires pour pallier la crise actuelle.
Pour terminer nous évoquerons le déconfinement qui est annoncé. Encore une fois, l’annonce médiatique a précédé la réflexion, au fil des jours nous avons assisté à une séance de rétropédalage. Les contraintes sont tellement diverses et non maîtrisées qu’il sera impossible de donner une seule et même réponse pour tous, de définir nationalement une seule solution. Nous affirmons qu’il ne peut y avoir de décisions qui ne prennent pas en compte les facteurs locaux et qu’en conséquence c’est au plus près du terrain que s’appréciera la faisabilité ou non.
Pour le Sgen-CFDT, la priorité est la santé et la sécurité des personnels de toutes catégories et des élèves au moment où s’envisage une reprise, c’est pourquoi nous n’accepterons pas que des risques soient pris pour des défauts de logistique. Nous n’accepterons pas non plus qu’il soit exigé des enseignants de mener de front l’accueil en classe et le suivi à distance, et sur ce point il est affligeant d’entendre certains propos qui laisseraient entendre que ce n’est pas un vrai travail.
Dans le contexte actuel, les règles établies dans le passé, les directives, les objectifs fixés ont tendance à voler en éclats et à perdre toute pertinence. La question qui se pose maintenant à notre société est de savoir si les impasses dans lesquelles nous ont menés certaines politiques publiques nous conduirons à tirer des leçons pour le futur. Aujourd’hui c’est en quelque sorte le passé qui présente sa facture au présent.
Les agents de la fonction publique ont montré au cours de ces dernières semaines que leur attachement au service public n’était pas une vue de l’esprit. Pourtant ils ont été souvent la cible d’attaques de toute part, y compris de leur employeur.
Le Sgen-CFDT espère que ces moments difficiles seront l’occasion de mener la réflexion sur ce qui est nécessaire à la bonne organisation d’un service public performant.
Nous vous remercions de votre attention.
Points à l’ordre du jour :
IRL pour les instituteurs :
maintenue au montant identique à l’année précédente soit 2808 euros annuel, le Sgen-CFDT a demandé un alignement sur l’indice des loyers INSEE soit 1,20% d’augmentation, cela nous semblait un minimum et ne mettait pas en danger les finances des mairies puisque seulement 6 personnes sont concernées sur le département. Demande refusée.
Ajustement des rythmes :
il s’agissait uniquement de mettre en conformité les horaires des écoles pour l’accueil des enfants des personnels soignants.
Mesures de carte scolaire :
Pour le premier degré : les propositions étaient identiques à celles du CTSD, le Sgen-CFDT s’est prononcé contre. Vous pouvez les retrouver ICI
Pour les collèges : Les propositions étaient identiques à celles du CTSD du mois de mars, vous les retrouverez ICI
Dernier point : désignation des DDEN