Retrouvez dans cet article notre déclaration concernant la réunion FSSSCTD du 10 octobre 2024
Notre déclaration
Madame la Directrice, Mesdames, Messieurs les membres de la FSSSCTD,
Nous introduirons cette déclaration par quelques chiffres : 20 déclarations dans le Registre Santé Sécurité entre le 1er septembre et le 3 octobre 2024, soit presque une déclaration par jour d’école depuis la rentrée. Une majorité d’entre elles, 13, concernent les risques liés au comportement d’élèves.
Ces données départementales rejoignent le bilan effectué au niveau régional dans le rapport d’activités qui nous a été partagé : 32 % des signalements réalisés en 2023-24 concernent les comportements d’élèves.
A l’heure où l’ambition affichée est la cohésion autour de l’école et de ses personnels, ces cas concrets interpellent. Cohésion est le mot clef de la Circulaire de rentrée 2024-25 : entre autre cohésion, est mentionnée celle « entre l’institution et ses personnels, notamment face aux violences ».
Une cohésion implique une reconnaissance de la pénibilité du travail des personnels au contact des élèves. Pourtant, les réponses apportées dans les RSST existent mais sont parfois de simples pansements, provisoires, qui ne permettent pas d’agir à long terme sur l’amélioration des conditions de travail. Certaines réponses laissent des personnels face à une souffrance incompatible avec la reprise du travail. Car il n’y a pas de « petite violence » ou de « violence ordinaire » à laquelle un personnel pourrait s’habituer.
Face à ces manquements, nous soutenons l’idée d’une cohésion ambitieuse, à hauteur des attentes des personnels :
des temps de formations qui ne débordent pas sur le temps personnel mais se concentrent exclusivement sur le temps de travail
un taux d’encadrement renforcé dans des classes accueillant des élèves dont le comportement est perturbateur
des effectifs de classe corrects, limités à 25 élèves par classe, permettant de distribuer un temps d’attention suffisant et équitable à l’ensemble des élèves
un suivi médical régulier et personnalisé pour prévenir les maladies professionnelles. Nous faisons par exemple ici référence à 3 signalements récents dans le registre de santé sécurité pour des nuisances sonores, avec des pathologies qui relèvent de l’accompagnement par la médecine du travail.
Une des priorités du gouvernement est le plan de prévention du harcèlement scolaire. Pour porter cette ambition, la cohésion doit s’enraciner dans les liens entre les adultes et les enfants. Et pour cela, un adulte qui se sent bien dans son établissement, soutenu par sa hiérarchie et l’opinion publique, est un adulte qui sera disponible pour assurer le bien-être des élèves. Nous demandons ici une reconnaissance de la charge de travail supplémentaire imposée par cette nouvelle mission. Ici également, les temps de formation ne doivent pas envahir le temps personnel. Nous défendons également la nécessité d’une décharge de temps pour les référents harcèlement dont les prérogatives se multiplient au sein de leur établissement (former leur paire, agir dans l’urgence face à une situation de harcèlement selon un protocole établi) Enfin, cohésion rime avec cohérence. Cohérence entre discours politique et choix budgétaire.
Pour le Sgen-CFDT, les moyens doivent porter en priorité sur l’objectif« moins d’élèves par classe ». Car, comme le montrent les études scientifiques (dont lesétudes de l’OCDE) réduction du nombre d’élèves est synonyme de réduction du temps de gestion de classe. Et corrélativement augmentation du temps d’enseignement et réussite scolaire des élèves, deux facteurs qui participent à renforcer le sentiment de compétence professionnelle. Cohérence où l’on voit pointer le début d’un cercle vertueux…
Je vous remercie pour votre attention.